Maternité vs Performance.

Je suis maman depuis quatre ans et ça fait quatre ans que je me questionne sur l’indicateur de performance de la maternité . C’est quoi ? J’ai enfin trouvé.
Je te le partage ?
Ben maudite marde. 
Je me suis rendu à l’évidence.
Y’en a pas.

Je ne peux pas calculer ma moyenne ni la comparer à celle du groupe. Ça me fuck, ça me joue dans tête parce que j’ai toujours fonctionné à la performance. Mes parents m’ont élevée comme ça. Ils ont toujours attendu rien de moins que le meilleur de moi. Jamais ils ne se sont contentés du minimum. Un 65% ne les satisfaisaient pas. Même si j’avais fait de la récup. le midi . Même si je faisais des cours de rattrapage le soir. Une réussite c’était pas assez. Ça prenait une note en haut de 80. Ils savaient que j’étais capable de plus. Ils voulaient que je sois la meilleure. Tout le temps. Mais quel stress immense pour n’importe qui ! Non?

Quel choc fut l’entrée dans le monde de la maternité pour moi. Des fois je fonctionne sur la batterie de secours depuis que j’ai des enfants. Je dois pour survivre fournir un minimum. Pis, ça c’est pas mal difficile à accepter pour moi. Parce que j’en ai des soirées à 65%. Des soirées « congé de bain », des soirées « on call du poulet », ou « on couche les enfants 30 minutes plus tôt ».  

Pendant ces soirées-là, c’est ça, le maximum de mes capacités. Oui, je suis capable de plus, parfois, souvent. Mais d’autre fois, faire juste le minimum, ça sauve ma santé mentale. C’est sur qu’on va pas au parc tous les soirs et qu’on ne mange pas des crêpes en forme de lapin tous les matins. Et si c’était le cas, qu’est ce que j’enseignerais à mes enfants? Est ce qu’il sauraient encore apprécier les surprises ? Les petites choses qui sortent de l’ordinaire ? Est ce qu’ils s’émerveilleraient autant devant mille et une petites choses ? Honnêtement, je pense que l’extraordinaire ne peut exister que lorsqu’il cohabite avec l’ordinaire.

Je pense qu’en exigeant de nous-mêmes en tant que parent la perfection, on complexe nos enfants. On leur demande indirectement d’atteindre un idéal qui n’existe pas. Qui n’existera jamais. Nous sommes leurs modèles! J’essaie de plus en plus de porter attention aux messages que j’envoie à mes cocos. Et ça me fait beaucoup réfléchir.

J’ai compris récemment que la performance d’une maman, ça ce mesure avec le nombre de fois que la maison entend quelqu’un rire. Le nombre de câlins-qui-font-du-bien qui se donnent. Ça ce mesure en comptant le nombre d’étoiles dans les yeux des enfants quand on fait une soirée cinéma-camping-qui-coûte-rien. La performance d’une maman ça ce mesure à la semaine, au mois et à l’année. C’est pas une job de sprinteur, c’est un long marathon qui va durer jusqu’à mon dernier souffle.

Impossible de jamais avoir la langue à terre, impossible de ne pas avoir envie d’abandonner à un moment où à un autre, impossible de trouver cela facile.

Ça ce mesure sur l’étendue d’une vie, la performance d’une maman. Il suffit qu’au bout de votre marathon, les moments dont vous êtes fiers, les beaux moments, soient plus nombreux que le contraire. Il suffit de laisser des souvenirs de qualités à vos enfants. D’avoir fait cohabiter un peu d’extraordinaire dans leur ordinaire. Et là, vous pourrez dire que vous avez réussi.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.