Ta première invitation de fête d’anniversaire.

Mon beau grand garçon, la fin de semaine dernière, tu as été à ta première fête d’anniversaire d’ami.
Ça m’a donné un petit éclair à mon cœur-de-maman-en-guimauve, grand garçon.
C’était ton meilleur ami de la garderie, celui de qui tu nous parle au souper et avec qui tu joues toujours le soir, quand je vais te chercher. Ça me fait tellement plaisir de t’entendre parler de tes amis. Il n’y a rien de plus rassurant pour un parent que de savoir que son enfant est apprécié des autres enfants.
Souvent, quand j’entre dans la garderie, je m’arrête dans le corridor et je te regarde jouer, courir et rire par la fenêtre de ton local. Je te regarde interagir et être heureux.
Et c’est tellement doux dans mon cœur de maman. Mon cœur de maman qui a une drôle de relation amour-haine avec l’amitié dans sa vie à elle. Ça me soulage de savoir que tu n’as pas hérité de mon gêne de l’amitié brisée-fuckée.
Ce matin-là, quand tu as vu la carte d’invitation dans ton petit casier, tu as eu la plus adorable des réactions. Je ne t’avais jamais vu comme ça : fébrile, heureux…ému. C’est comme si tu ne savais pas comment gérer cette émotion que tu ressentais pour la première fois: être choisi. Je sais à quel point ça nous fait sentir léger. Ça nous »chatouille un peu le cœur », comme t’as dit.
Il y a quelques petites choses que j’ai envie de te dire à propos de l’amitié mon bel amour. Parce que des fois ça ne fait pas juste chatouiller, ça peut faire mal très fort.
Je veux que tu saches que les peines d’amitiés, ça fait aussi, sinon plus, mal que les peines d’amour. Et elles sont inévitables, d’un côté, comme de l’autre. Un jour ou l’autre tu te sentiras trahi par un ami et tu en trahira un.
Je te connais, tu auras beaucoup de connaissances, mais ce n’est pas tous des amis.
Avec un vrai ami, tu pourras aller au fond des choses. Dire la vérité, être toi-même. C’est le genre d’ami pour qui tu peux te permettre de souffrir un peu, parce qu’avec le temps ils deviennent de la famille.
Et c’est ces amitiés-là qui comptent. Investis ton temps pour ce genre d’amis. Ceux qui font un petit peu mal au cœur quand ils te déçoivent. Ceux de qui tu t’ennuies. Ceux que tu ne vois pas aussi souvent que tu voudrais, mais avec qui il n’y a aucun malaise quand vous vous retrouvez. Les amis qui n’ont pas peur de te dire la vérité, au risque de te faire fâcher, parce que tu comptes pour eux.
Investis dans les amis que tu peux appeler à deux heures du matin. Bon temps, mauvais temps. C’est des vrais amis ceux-là et prend en soin, ils sont rares et précieux.
Soit capable d’être humble avec eux. De t’excuser quand il le faut. De piler sur ton orgueil et de leur demander de l’aide quand tu en as besoin. Ne crains pas d’être vulnérable. Un vrai ami sera toujours là pour toi, même dans tes moments les plus sombres.
Souviens-toi qu’en amitié tout ce qui compte c’est la qualité, et non la quantité.
Parce que l’amitié, ça va et ça vient. Certaines personnes seront très importants dans ta vie à un certain moment, puis continueront leur chemin. Et tu veux savoir quoi ? C’est bien correct comme ça. Chaque personne qui passera dans ta vie le fera pour une raison. Ne regrettes jamais des relations qui t’on rendus heureux ou qui t’on fait du bien, car c’était exactement ce que tu avais besoin à ce moment-là.
Ça ne sert à rien de t’accrocher à des gens qui n’investissent pas votre relation. Les amitiés à sens unique ça fait plus de tort que de bien. Ne gaspilles pas ton énergie sur des gens qui ne te donne pas de nouvelles.
Parfois il faut accepter que certaines amitiés doivent être relayées au passé. On les garde dans la catégorie des bons souvenirs et ça fait du bien.
Des fois le temps nous sépare des gens qu’on aime, on a rien à se reprocher, pas de chicanes ni de mots méchants… On fait juste grandir différemment, on emprunte des chemins opposés, on est occupés, la vie suit son court et on se rend compte un jour qu’il y a des années qui nous séparent.
Parfois la vie remet des personnes que l’on croyait perdues sur notre chemin, il faut savoir saisir les deuxièmes chances.
Je voudrais vraiment que tu te souviennes mon amour, qu’un vrai ami ne te demandera jamais de changer qui tu es, ni de faire des choses que tu n’as pas envie de faire. J’espère que tu auras assez confiance en toi pour t’éloigner des gens qui ne partagent pas les mêmes valeurs que toi, parce que tu es tellement parfait juste comme tu es mon amour. Crois-moi.
Avant de partir pour la fête de ton meilleur ami, j’ai voulu que tu enfiles des »beaux » vêtements. Tout excité, tu as été chercher ton chandail de Loup dans ton tiroir. J’avais en tête la belle chemise que je t’ai achetée pour Noel, ou quelque chose de plus »propre ». J’allais te demander de te changer encore, mais je me suis arrêtée. Parce qu’au fond, ton chandail de Loup que t’aimes tellement et que j’ai payé 4$, il est juste parfait. Tout comme toi. Continue de faire ton propre chemin mon amour, continue de rocker ton awesomness juste à toi.
Je t’ai regardé partir  avec ton papa-poule. Lui aussi avait mis son chandail de Loup pour t’accompagner.
»On va être les deux plus cool Guillaume. (props) ».
T’as tellement raison mon amour, je sais même pas pourquoi je m’inquiètes pour toi au fond.
Crédit photo couverture Robbie Photographie

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.