Ce soir tu t’es endormi en pleurant.

Ce soir tu t’es endormi en pleurant.

Je n’ai pas été à la hauteur mon amour.

J’étais fatiguée .

Impatiente.

J’ai crié beaucoup.

Beaucoup trop.

Tu voulais me faire manger des gâteau aux vers de terre et au pipi pendant que tu t’amusais dans le bain. Y’a des soirs où je les mange avec plaisirs tes gâteaux imaginaires . Ces soirs-là je te fais hurler de rire avec mes grimaces. Et je recommence encore et encore parce que le son de ton rire c’est ce qu’il y a de plus doux au monde. T’en fais pas toi, de différence entre un bain du mardi et un bain du vendredi. Tous les jours sont bons pour s’amuser.

Ce soir t’as pas compris pourquoi je voulais pas rigoler avec toi. Je m’excuse mon chéri. Les adultes, on est plates comme ça des fois. Plus je te demandais de te dépêcher, moins tu comprenais. J’ai compté jusqu’à trois. Plusieurs fois. J’ai soupiré, levé les yeux au ciel. « Pourquoi t’écoutes jamais? »
C’est pas vrai mon amour, que t’écoutes jamais. Les grandes personnes on fait ça des fois, on exagère les choses. On se souvient plus facilement des moments moins beaux que de ceux plein de soleil. Heureusement que du haut de tes trois pommes, toi, c’est les moments de bonheur que tu te souviens d’abord. Parce qu’on va se le dire, c’est pas ce soir que j’ai gagné mon titre de la meilleure maman du monde .

Tu es finalement sorti de ton bain. Mettre ton pyjama a été un combat. Tu courrais tout nu dans la salle de bain en riant aux éclats. Tu me regardais de tes yeux espiègles, au fond je pense que tout ce que tu voulais c’était de me faire sourire. Je m’excuse petit poulet, ça t’appartenait pas ma journée de marde au bureau. J’ai encore compté jusqu’à 3. T’es venu brosser tes dents à 4.

Je t’ai mis au lit rapidement, brusquement. Tu comprenais pas. T’étais quand même venu les brosser tes dents, mais à 4 c’était trop tard. Tu me rappelais pour un dernier bisou, pour un autre câlin. J’avais besoin de me retrouver dans le silence. Dans le calme. Toi tu avais besoin de réconfort, d’amour et de tendresse. T’avais besoin de te faire rassurer, de te faire dire que c’était pas de ta faute si j’étais de mauvaise humeur. Je t’écoutais pleurer. J’avais mal à la tête. Quand tu t’es finalement endormi. J’ai pas profité du calme de la maison.

On a passé 3 heures ensemble ce soir. Tu as pleuré 30 de ces 180 minutes pour avoir un dernier bisou, un autre câlin. Inconcevable. Je ne l’ai pas fait. J’ai pas flanché. Je voulais te montrer que c’était moi qui l’avait . L’autorité. J’étais fatiguée. Toi aussi, t’avais le goût de décompresser. Ta routine de la garderie te laisse pas beaucoup de temps pour tes fantaisies.

À ton âge, c’est en mangeant des gâteaux imaginaires aux vers de terre et au pipi dans son bain qu’on relaxe. Je suis allée te voir dans ton lit, endormi, ton lapin entre les bras. Je t’ai donné ton dernier bisou et ton dernier câlin. J’ai pris 3-4 grandes sniff de l’odeur de tes cheveux. Je me suis excusée.

La vérité mon cœur. C’est que des fois je pense encore à moi en premier. C’est que je fais des erreurs. Plus souvent que je le voudrais. Mais la vérité c’est aussi que je t’aime gros comme c’est pas possible. Que je m’efforce de ne jamais répéter ces erreurs là. Que j’essaie d’être une meilleure version de ta maman chaque matin en me levant. La vérité, c’est que tu m’apprend plus sur la vie que je ne pourrai jamais le faire pour toi.

La vérité c’est qu’un jour, tu vas arrêter d’en faire des gâteaux aux vers de terre et au pipi dans ton bain. C’est qu’un jour, c’est mes défauts que tu vas voir en premier. La vérité c’est que trop bientôt tu en voudras même plus de bisou avant de te coucher. Et ça, ça brise mon cœur de maman. D’ici là mon petit poulet, je te fais une promesse. Jamais plus, tu vas t’endormir en pleurant.

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Source photo : pinterest

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.