Quand je te regarde dormir.

Quand je te regarde dormir, tout croche, complètement abandonné à tes rêves de petit garçon, je me dis que t’es chanceux d’être tombé sur une pas pire famille. T’as la chance de vivre une vie où ton plus grand soucis est de choisir si tu vas boire ton lait au chocolat « tourné » dans ton verre des Avengers ou dans celui des tortues ninjas. Je remercie la vie de pouvoir t’offrir cette chatnce, d’être en sécurité. De savoir que quand tu te couches le soir, il n’y a pas de dangers.

Je pense aussi aux autres enfants, ceux qui ne l’ont pas cette chance. Je pense aux parents, qui doivent se battre pour protéger leurs petits. Et j’ai envie de tous les prendre dans mes bras de maman. Je pense à ton avenir. À ton futur. Et je prie pour que jamais tu ne connaisses la peur. Que jamais tu ne doives te battre pour ta vie, pour ta liberté ou ton droit d’être la personne que tu es. Parce que mon amour, je veux que tu saches que peu importe ce que tu deviendras en grandissant, maman va toujours t’aimer. Maman ne sera jamais bien loin.
Je serai toujours prête à me battre à tes côtés, quand ta force va te quitter, quand tu auras envie de flancher. Quand ta voix ne sera pas assez forte pour que tu te fasses entendre. Parce que ceux qui te diront que t’es pas assez, ou que t’es trop, ils ont tort. T’es parfait comme tu es.

Avant que tu sois là. La dureté du monde me semblait si loin . La violence, la méchanceté, la discrimination, la pauvreté, la misère c’était sur un autre continent ou sur une autre planète. Je ne me sentais pas concernée. Depuis que t’es là, j’ai l’impression que toutes ces choses là sont dans notre cour. Que je dois te protéger d’ennemis invisibles. D’ennemis pour lesquels je ne me suis pas préparée, ni entraînée . J’ai l’impression que le mal se rapproche de plus en plus. Et de plus en plus vite. Que les tragédies sont plus nombreuses. Je ne voudrais jamais que tu quittes la quiétude de notre foyer, que tu sois confronté à ces atrocités.

 Je souhaite pourtant que tu puisse grandir comme un citoyen du monde. Je ne veux pas t’élèver dans une bulle de verre, te cacher la vérité. Je veux que tu te sentes concerné, que le fardeau des autres te touche, je veux que tu fasses ta part pour améliorer le monde.

Quand je te regarde dormir, je suis saisie par le contraste de la laideur des hommes à côté de ta pureté. Je te regarde dormir mon bel amour, et je suis émue devant tes joues qui perdent un peu plus de leur enfance chaque jour. Je vois déjà l’ombre de l’homme que tu seras s’y dessiner. Dans tes yeux à toi, tout le monde est gentil, tout le monde est encore digne de confiance. T’es bordé de toute ton innocence, de toute ta naïveté, j’aimerais dont ça savoir à quoi tu rêves en souriant.

Quand je te regarde dormir, je suis pleine d’espoir. Il prend le dessus sur l’angoisse. T’es juste trop beau parmi ta centaine de toutous de tortues ninjas. Trop beau pour que j’alimente le laid. Je suis pleine d’espoir, pour toi, pour l’humanité. Avec ton grand cœur je le sais que tu pourrais en faire une différence. Tu me donne envie de me battre pour ce qui est juste. Pour ce qui est vrai. Tu me donne envie de rendre le monde un peu plus beau. D’ouvrir mon esprit à la diversité. D’aimer les gens, d’aimer la vie.

Je ne sais pas de quoi sera fait le futur. Pour toi, et encore moin pour tes enfants. Quand j’y pense trop longtemps ça me donne le vertige. Je ne t’ai pas mis au monde pour que tu connaisses la laideur, la douleur ni la misère. Mais de faire comme si ça n’existait pas, de te le taire, de te faire croire que tous ont la même chance que toi, juste parce que ça me fait feeler tout croche, ce serait de te mentir à propos de l’essence même de la vie.
Je le sais pas encore mon petit poulet comment je vais faire pour t’expliquer tout ça un jour. Pour t’expliquer pourquoi y’a des bombes qui sautent aux plus belles places de la terre. La seule chose que je sais mon amour, c’est que quand je te regarde dormir. Je vois en toi toute la beauté de ce monde.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.