Solidarité entre mamans

  1. Salut Ginette. Ma charmante voisine d’en diagonale. Ce matin, t’avais le goût de te payer un bon show pendant que j’essayais d’attacher mon gars dans le char. Raide comme une barre. Il hurlait sa vie. Tu devais penser que je le brûlait avec quelque chose en métal chauffé à blanc ou que je lui avais coupé une main.

Ben non.

En vérité c’est que je lui avait pas laissé assez de temps pour choisir sa casquette. La bleu ? La jaune ? Celle de Superman ? 5 minutes c’était pas assez.Oui t’as bien vu. Il m’a giflé au visage. Oui t’as bien vu. Il m’a donné des coups de pieds dans les tibias, tout le long de l’entrée jusque dans l’auto.

As tu vu ma face de fille qui a eu ben de la misère à rester en contrôle ? Ma face de mère au cœur brisé.

Qui comprend rien. Fuck all.

Une chance que c’est rare que ça arrive ces moments là. Parce qu’en dedans, ça fait mal en tabarouette. Je me demande toujours si j’ai fais quelque chose de travers. Si j’ai dit quelque chose qui a déclenché la crise. C’est ma déformation professionnelle, je fais toujours une rétroaction de mes interventions.

Parce que j’essaie de porter attention à mon fils, de l’écouter le plus possible. Je sais que des fois, il est limité dans ses mots, il ne sait pas toujours comment exprimer ce qu’il ressent et dans ce temps là, ça ce termine souvent en crise monstre.

Mais ce matin c’était pas moi qui était en cause. Il faut dire que c’est tout un petit bout d’homme le poulet ! Un mélange du caractère explosif de ses deux parents. Il se laissera pas marcher sur les pieds dans la vie et je pense que ça lui servira.

Sauf que c’est ma job à moi, de lui mettre des limites. De lui fournir un cadre. De lui enseigner ce qui est socialement acceptable et ce qui ne l’est pas. Des fois je dois monter le ton pour garder mon cadre solide. Et puisqu’il sait que je ne vais pas flancher. Le seul moyen qu’il lui reste pour protester, du haut de ses quatre ans, c’est de crier.

Et à chaque maudite fois. Tu sors sur ton balcon. Peu importe la saison. Tu portes ta robe de chambre jaune et ton regard réprobateur. Comme si t’attendais juste ça sur le bord de ta porte d’entrée. Que je fasse un faux pas de maman, ou que les enfants travaillent leur corde vocale.

Si au moins tu sortais pour m’encourager. Juste un petit thumbs up, un signe de tête ou un sourire. Juste parce que je le sais que t’en a des enfants et qu’ils sont rendus grands, mais que je suis certaine que t’en a vécu des matins comme le mien  aujourd’hui. Je suis certaine que tu t’es sentie dépassée un jour ou un autre. Pis si ça t’es jamais arrivé, je pense que tu devrais te poser des questions.

Le jugement que je lis dans tes yeux me fait mal Ginette.

Depuis que t’es dans ma vie ma Gigi, j’essaie de distribuer du soutien aux mamans dépassées que je croise. Pour contrer le sentiment de tas de marde que tu fais naître en moi. Un petit signe de tête à la maman à l’épicerie qui gère un bacon. Un sourire compatissant à celle qui attend sa prescription à la pharmacie et qui a les bras pleins avec ses deux filles qui ne font que pleurer.

Mais pourquoi donc entre mamans on passe notre temps à se juger? La majorité du temps sans même prendre la peine d’être subtile? On devrait plutôt se soutenir dans ce rôle oh combien pas facile! On est toutes dans le même bateau peu importe l’âge que nos enfants ont. Soyons solidaires!

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.