Salut. Je m’appelle C. pis, Ben oui câline de bine, je m’en veux Quand je crie après mes enfants.
Dernièrement on m’a reproché de promouvoir le sentiment de culpabilité auprès des mamans. Hiiiiiiii la la, fallait comprendre que mes textes parlent de mon expérience personnelle. Mais voici mon opinion at large à propos du haussement de ton envers les enfants.
Je suis un peu abasourdie de voir une vague de parents se déresponsabiliser de leur rôle de modèle auprès de leurs enfants dernièrement. Non seulement ils exposent leurs argumentaires qui ne font pas grand sens, mais en plus ils se confortent entre eux, tentant de se convaincre que c’est normal.
Oui, c’est normal que ton enfant ne naisse pas tout élevé. C’est normal que tu fasse des erreurs. C’est normal que tu manque de patience, de sommeil. C’est normal que tu veule t’assurer que tu es normal d’avoir peur d’être anormal. C’est normal que tu pense que tu es le seul parent anormal qui se sent souvent démuni. Ça fait du bien d’échanger entre parents, de réaliser qu’on est tous dans le même bateau. Ça fait du bien de se soutenir entre nous :
« Ben oui fait toi en pas trop avec ça. Moi aussi ça m’est déjà arrivé de… »
Ces mots sont censés te rassurer sur ta normalité de parents, d’humain imparfait.
Ils ne sont pas une invitation à reproduire tes mêmes erreurs continuellement sous prétexte que c’est déjà arrivé à quelqu’un d’autre.
« C’est correct si je crie parce que je suis à bout. Ca va apprendre à mes enfants que rien n’est facile dans la vie. Ca va leur apprendre à se forger un caractère. »
News flash, un enfant apprend par imitation. Ne te surprend pas si fiston se met à crier lorsqu’il est contrarié à son tour. Cependant, un enfant qui crie après son parent, ce n’est pas acceptable. On va donc le réprimander. On va être découragé. On va faire encore plus de ce qui ne fonctionne pas : on va continuer de crier.
Pourtant, crier après les autres, je m’excuse, mais ce n’est pas un comportement socialement adapté. Même si ça fait du bien des fois, même si ça nous arrive tous, même si ça sort tout seul. Il y a une différence entre hausser le ton pour se faire entendre, respecter, s’imposer et crier.
Dans mon oreille, crier ça sous-entend une perte de contrôle. Et quand tu perd le contrôle, crois-moi, t’es jamais à ton meilleur niveau de parenting.
Ah pis, tsé je suis pas plus parfaite que personne. Je l’ai perdu le contrôle moi aussi. Et pas plus tard que ce matin. Pis je me suis excusée. Parce que c’est la chose à faire selon moi. Quand je dépasse les limites, envers un enfant ou envers un adulte. Je m’excuse. Et ça enseigne à mes enfants que je suis pas parfaite. Que je fais des erreurs et que je les répare. Ça leur enseigne aussi que je n’attend pas la perfection de leur part. Elle n’existe pas. Mais je m’attend à ce qu’ils apprennent eux aussi, à reconnaître leurs erreurs.
Mon point, c’est que TU as décidé d’avoir un/des enfants. TU as décidé de faire tout en ton pouvoir pour leur donner le meilleur de toi-même. Ça vient avec. C’est dans le contrat. Le meilleur de moi, c’est pas le meilleur de toi, c’est pas le meilleur de la voisine non plus. C’est personnel à chacun de nous. Ce qui me dérange c’est qu’on dirait qu’on essaie de désensibiliser la parentalité. Sent toi pas coupable d’avoir gueuler, c’est bon pour ton petit. Sois pas émotive d’arrêter d’allaiter, tu y a assez donné à ton petit. Impossible. On est pas des robots on est des humains.
Je me demande sincèrement comment un parent incapable de se remettre en question va pouvoir réussir à élever un enfant capable d’introspection. Parce que non, c’est pas vrai que tu vas réussir sur le plan interpersonnel dans la vie si tu rentre dans le monde comme un bulldozer juste parce que t’as le droit, juste parce que « c’est ça la vie ». C’est pas vrai que les autres ont juste à « dealer avec ». Non.
Je suis tellement loin d’être une maman parfaite si tu savais. Sauf que ma (trop grande) culpabilité, mes fréquentes remises en question, mes doutes, mon « braillage » de maman, c’est ce qui fait de moi une femme vraie. Pis j’aime ben mieux être vraie envers moi-même que d’avoir l’air forte. J’aime Ben mieux que mes gars se sentent libres d’être qui ils sont que ce que les gens jugent normal. Ça va leur faire sauver beaucoup d’argent en thérapie.
Aaaaaah pis si tu me croise dans un stationnement pis que je suis entrain de gueuler : « Poooooooulet reviens icitte tu suite tu vas te faire lutter ». Je te confirme que je me sentirai pas coupable. À mon avis c’est la seule raison valable pour crier après quelqu’un: un danger imminent. (Lire à ce sujet ce Texte du blog papa pis dada que j’adore soit ditant passant ) 😉
Author: l’Emmèredeuse
L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.
Ce texte est comme les autres parfaits!! On a le droit de parler entre nous de notre sentiment de culpabilité, de se dire qu’on se sent démuni, de chercher de l’aide, un soutien auprès des autres parents…ça fait juste de nous des humains normaux, et même avec un peu de cervelle puisqu’on cherche une solution réfléchi et expérimenté à nos problèmes…Mais se dire « oh bah de toute façon c’est pareil partout je ne cherche pas de solution du coup » c’est tout sauf une attitude responsable…
Merci, je me sent moins seule.
Et bonne remise en question parentale alors 🙂