Personne m’avait dit…

Quand je suis devenue maman. Personne m’avait dit que j’allais souvent avoir le cœur comme un spaghetti.

Que j’allais me faire violence parfois quand le temps allait venir de te dire non. Quand le temps allait venir de te mettre des limites. Je pensais que j’allais être une mère encadrante. Mais quand tu me dit «s’iiiiil te plait maman d’amoooooour», j’ai le cœur mou comme de la guenille.

«Il restera pas petit longtemps»

Mais c’est dans la petite enfance que c’est le plus important de t’offrir un cadre, une structure. Ma tête le sait. Mais mon cœur de maman change souvent les plans.

Parce que ça me fait tellement mal de t’entendre pleurer.

Personne m’avait dit que les nuits blanches, les dents c’était la partie facile. Qu’un jour t’allais me répondre. Qu’un jour t’allais faire une crise pour ne pas rester à la maison avec moi, mais aller à la garderie. Qu’un jour t’allais me crier que tu m’aimes pas.

Personne m’avait dit que j’allais avoir le vertige. Quand j’allais réfléchir trop longtemps au fait que je suis responsable de toi. Responsable de l’éducation que tu recevras et des valeurs qui vont être chères dans ton cœur.

Quand j’allais réfléchir trop longtemps au fait que je suis peut-être entrain de me tromper. Que je suis peut-être entrain de te gâcher un peu. Beaucoup.

Personne m’avait dit que j’allais m’inquiéter constamment de toi. Me demander si tu t’amuses, si tu as des amis. Si tu es heureux à la garderie. Et surtout, heureux à la maison.

Parce que dans un petit coin froid de mon cœur de maman, je me demande encore tous les jours, si ça aurait pu changer quelque chose dans ton petit bonheur, que je reste à la maison avec toi tous les jours. Je me sens toujours un peu coupable, de te confier à quelqu’un d’autre, et d’être heureuse de me rendre au travail. Je m’ennuie de toi, tous les jours.

Personne m’avait dit qu’on était mal faites les mamans. Que chaque décision devient pénible à prendre. Qu’on doit penser au bonheur de chacun de nos petits poussins. Peser les pours et les contres, calculer et recalculer chaque décision importante.

Que j’allais souvent me faire passer en dernier, pour le bien de mes enfants. Que j’allais m’oublier, du moins pour un temps. Et que ça allait me rendre heureuse, la plupart du temps.

Personne m’avait dit que j’allais un jour avoir autant d’amour pour deux enfants. Autant de fierté. Que j’allais être prête à échanger ma vie à tout instant contre une des leurs.

Personne m’avait dit que  mes petits bonheurs quotidiens allaient prendre la forme de l’éclat de rire d’un bambin. D’un câlin qui s’éternise ou encore d’un café chaud beaucoup trop tôt, avec dans les bras un bébé beaucoup trop heureux de me voir.

Personne m’avait dit qu’à chaque fois qu’il allait me voit entrer dans sa chambre, son regard allait s’illuminer. Que j’allais oublier l’heure qu’il est et la fatigue. Personne m’avait dit qu’au petit matin, j’allais me sentir comme une reine, parce que je suis la plus belle du monde dans les yeux de mon bambin.

Que mes plus grandes victoires allaient prendre la forme d’un petit garçon qui essuie ses petites fesses lui-même à la toilette, d’un bébé qui s’endort seul pour  la première fois, ou d’une dent de percée.

Que j’allais retirer un si grand sentiment d’accomplissement en apprenant à un petit humain à parler.

Personne m’avait dit que j’allais devenir le cœur d’une famille. En retirer une grande fierté, malgré les aussi très grandes  responsabilités.

Personne m’avait dit que l’important c’était de se lever chaque matin avec l’intention de faire le mieux possible avec chaque journée. Qu’avec beaucoup d’amour, presque tout fini par s’arranger.

Quand je suis devenue maman, personne m’avait dit que j’allais avoir le vertige, quand  j’allais réfléchir au fait qu’un jour je vais mourir. Te laisser seul. T’abandonner.

Personne m’avait dit que tout allait perdre son sens, pour en reprendre un nouveau. Celui de l’amour.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.