Je le sais pu pourquoi tu m’aimes.

Je le sais pu pourquoi tu m’aimes.

J’ai l’impression que je suis pu celle que t’as choisie. Qu’on est pu ce qu’on a voulu.

On est devenus exactement ce qu’on disait qu’on deviendrait pas en ayant des enfants.

Pas tout le temps c’est vrai, mais quand même trop souvent.

La routine. Le quotidien. Le stress. Les reproches. La fatigue.

 

Ça gruge l’amour.

 

Comme une vague qui frappe toujours à la même place dans la roche. On a  beau se penser solide comme du roc, y’a pas grand chose qui résiste à la force d’une vague qui persiste. Quotidiennement. Des tonnes d’eau qui frappent tous les jours à la même place.

 

Ça fragilise. Ça paralyse.

 

On se dit qu’on doit prendre du temps pour nous. Recommencer à faire ce qui nous rapprochait avant. Avant les enfants. Mais on le fait pas.

Parce que t’sais…

La routine. Le quotidien. Le stress. Les reproches. La fatigue.

On se couche de plus en plus tôt, mais on est de plus en plus épuisés.

C’est pas que je t’aime pu. Pas non plus que je t’aime moins.

 

C’est juste que des fois je le sais même pu je suis qui.

 

Je le sais même pu si je suis encore belle.

Je le sais même pu si je suis encore désirable.

Je m’énerve moi-même tellement je chiale. Tellement je braille tout le temps.

 

Je le sais même pu si tu me trouve encore drôle.

Je le sais pu pourquoi tu m’aimes.

 

Je me demande si tu me choisirais encore. Même en sachant à quoi je ressemble tout nue en version maman.

Même en sachant à quoi je ressemble en version épuisée maman.

En version je-suis-à-boute-non-mais-ramasse-dont-ton-linge-sale-à-terre !

En version je gère constamment les crises de deux enfants et je suis pu capable de me gérer moi-même.

 

J’ai besoin que tu m’aides à retrouver celle de qui tu es tombé amoureux.

Parce que j’ai l’impression que tu la connais mieux que moi.

J’ai besoin que tu me dises qu’il est pas trop tard.

Que notre vie de parents, tu l’aimes.

Que toi aussi des fois tu te sens perdu.

Mais que jamais tu doutes qu’on va vieillir ensemble, comme on a toujours voulu.

 

J’ai besoin qu’on prenne soin l’un de l’autre.

Qu’on se protège de la vague ensemble.

Qu’on crée une petite bulle pour protéger nos cœurs, en attendant que la tempête passe.

Parce que je te le dis pas tout le temps.

Mais je t’ai jamais trouvé plus beau que quand tu berces notre fils.

J’ai jamais été plus certaine de vouloir passer ma vie avec toi, que quand je te regarde dormir avec notre bébé dans les bras.

 

J’imagine que ça veut dire plus que la routine, le quotidien, le stress, les reproches et la fatigue.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.