Mettre un genou par terre.

Dans ma vie professionnelle, je suis intervenante auprès des adolescents. Je leur dit toujours que c’est noble de mettre un genou par terre pour mieux se relever. Que c’est intelligent.

Que de demander de l’aide, c’est courageux. Et non faible.

Dans ma vie personnelle, ça ben l’air que j’incarne le : »Faites ce que je dis et non ce que je fais. ». Pis ça me dérange.

J’en accumule beaucoup avant d’avouer que je n’en peux plus. Je respecte pas mes limites. Et ça permet aux autres de transgresser mes frontières facilement.

Je ne pense pas être la seule dans cette situation, parce que je regarde autour de moi et j’y reconnais les femmes de ma génération.

Les super woman.

Les super mom.

On les trouve toutes ben bonnes. Jusqu’à ce qu’elles tombent.

Pis je vais te dire, c’est encore plus rough de planter quand tétais au sommet. Parce que l’image que tu projetais du haut de ton trône c’était celle de la femme forte. Forte pis en contrôle.

On va se le dire, c’est valorisant de se faire qu’on est bonnes. »Je sais pas comment tu fais ».

Tsé la mère célibataire (ou pas) qui a deux jobs. Qui refuse de l’aide… Par orgueil.

Been there done that.

C’est enivrant d’avoir le contrôle de sa machine bien huilée. De son petit ballet de vie orchestré au quart de tour.

Je le sais.

Jusqu’à temps que ça dérape un peu. Qu’on soit en déséquilibre et qu’on risque de le perdre ce précieux contrôle.

Qu’on risque de détruire notre image de super woman-mom.

Rendu-là, c’est badtrippant.

Je vais parler pour moi : je suis prête à aller loin, très loin même, pour sauver les apparences.

Je suis une femme fière. Et qui a voulu rester forte trop longtemps.

Pis une bonne fois j’ai planté.

Mais planté solide.

J’ai pas juste mis un genou à terre. Je me suis écrasée. En pleine face.

Dans grosse garnotte.

Je suis restée là un bon bout. À espérer que quelqu’un me sauve.

Personne est venu.

Je me suis relevée. L’orgueil blessé, en avouant du bout des lèvres que j’avais besoin d’aide.

J’ai voulu effacer cette période-là au complet. J’en parlais pas, j’éloignais de ma vie ceux qui posaient des questions. J’ai même failli perdre des amitiés parce que j’étais trop entêtée pour dire que ça feelait pas.

J’ai presque réussi à oublier. Mais j’ai refait les mêmes erreurs.

Pis là, je sens que ça dérape. Pis jai pas le goût de retourner embrasser la garnotte.

Ça fait que je met un genou à terre.

J’ai besoin d’aide.

C’est pu correct pantoute. J’ai perdu le contrôle. Ça me sort par les oreilles : la garderie, la job, le bébé. Je m’ennuie. La fatigue. La culpabilité. L’épicerie. Le couple.

Ça s’arrête là.

Quelqu’un de sage m’a cité Einstein hier :

Il faut être fou pour faire la même chose deux fois et espérer des résultats différents

Ça fait que j’essaie quelque chose. Je le sais pas trop quoi.

Mais quelque chose de différent.

À partir de maintenant.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.