Ma peur de mourir.

J’ai peur de mourir.  Je sais pas si je suis la seule. Mais j’y pense souvent.

J’ai peur d’être absente des moments importants de vos vies.

Peur de ne pas avoir assez profité du bonheur d’être votre maman avant de partir. De ne pas avoir stocké assez de vos sourires, de vos rires en cascades et votre petite odeur de bébé d’amour dans mon cœur.

Je la déteste la mort.

J’ai peur qu’elle survienne sournoisement, la nuit suivant une mauvaise soirée. Que le dernier souvenir que tu garderais de moi serait d’une maman qui a trop crié. D’une maman qui t’a bousculé ou qui t’a fait pleuré.

C’est plus fort que moi chaque matin, en vous quittant j’ai un peu la trouille de ne jamais vous retrouver. Et c’est encore plus fort que moi, chaque soir je ne peux pas m’empêcher de vous border comme si c’était le dernier. Tu te demandes souvent mon grand, pourquoi maman a les yeux mouillés quand elle réfléchit et pourquoi elle te serre trop fort parfois avant d’aller travailler.

C’est parce que depuis que tu es là, je connais le poids d’une seconde, d’une seule seconde qui peut tout changer.

Depuis que je t’ai serré contre mon cœur la première fois, j’ai peur que ce bonheur immense me soit arraché.

Et jamais je ne veux regretter d’avoir débuté ou terminé une journée sans que tu saches à quel point tu es le petit garçon le plus aimé du monde entier.

Quand je pense à la mort, ça me paralyse en dedans, j’en oublie même comment respirer. Ça me fait mal, ça m’étouffe, ça me donne envie d’hurler. J’essaie très fort de me changer les idées… Mais je traîne un cœur gros longtemps après y avoir pensé.

Avant de vous avoir, ce qui me faisait peur dans le fait de mourir, c’était la crainte de souffrir. Maintenant je sais qu’il ne pourrait pas y avoir de plus grande douleur que celle ressentie au moment de réaliser que je ne vous verrais pas grandir.

Encore plus violente que ma peur de mourir est celle de vous perdre. Jamais je ne pourrais y survivre parce qu’une vie sans vous, ce ne serait plus une vie.

Juste l’idée de vivre moi, sans savoir si tu as eu peur, ou mal en partant, c’est juste impossible.

Si je pouvais choisir, je donnerais ma vie contre les vôtres sans réfléchir. Je serais prête à endurer tous les maux possibles pour t’éviter le pire.

Je ne sais pas s’il y a plus d’histoires de petits loups qui quittent pour le paradis dernièrement, ou si c’est juste moi qui y est plus sensible. Mais ça me torture en dedans toutes ces images de guerre et d’enfants qui souffrent. D’enfants orphelins. D’enfants maltraités. Ces histoires d’accidents, de petites vies qui se terminent trop tôt.

J’aurais envie de tous les prendre dans mes bras, de les serrer contre mon cœur et de leur promettre de les protéger pour toujours. Mais c’est pas sérieux de penser sauver tous les enfants du monde, quand même Juste pour vous deux, j’ai peur de ne pas suffire.

J’ai compris en vous donnant la vie, à quel point elle est fragile. À quel point elle nous est prêtée.

Tous les jours je me fais un devoir de la respecter cette vie et de la remercier pour le temps qu’elle nous a donné jusqu’à maintenant, et de la supplier pour nous laisser nous aimer encore très longtemps.

Si ce jour devait arriver encore plus tôt que prévu mes amours, sachez que votre maman vous a aimé à la folie tous les jours, toutes les heures et les minutes de sa vie. Et que même l’infini, ne suffira pas à nous séparer.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.