Savoir changer sa vie et non de vie.

J’ai l’impression d’avoir eu plusieurs vies en une seule.

J’ai l’impression d’avoir été une autre personne à une certaine époque de ma vie, puis une autre encore si on recule un peu plus loin.

À chacune de mes vies, j’y ai laissé des amis. Avec tristesse.

J’y ai laissé des erreurs et un sentiment de honte.

J’ai enterré à chaque fois une partie de moi que je n’aimais pas, et dont je ne savais que faire. J’ai laissé derrière des conflits ouverts et des personnes qui en valaient la peine.

J’étais soulagée sur le coup de réinventer la personne que j’étais. D’oublier mes erreurs. De recommencer.

Mais un jour ou l’autre, ça finissait par me rattraper. Je voulais revenir, m’excuser et reprendre où j’avais tout brisé.

Mais c’était pas possible.

Parce que dans la vie, on peut pas décider de changer de vie sans payer le prix.

Et puis dernièrement, j’ai ressenti ce besoin me chatouiller les pieds: ce besoin de m’enfuir loin de mes échecs. Loin de mes erreurs et loin du regard des autres.

Mais impossible de changer de vie : j’aime beaucoup trop mes enfants et mon mari.

J’ai donc compris que j’avais besoin de changer ma vie et non de changer de vie.

Courageusement j’ai fait face à chaque petite et grande chose qui accrochaient dans mon quotidien.

Avec humilité je me suis excusée, sans me justifier. J’ai pardonné mes erreurs et celles des autres.

J’ai diminué mes attentes envers ceux que j’aime et clarifié celles que j’ai envers moi-même.

J’ai identifié ce qui me rendait malheureuse, et ce qui m’empêchait d’être totalement heureuse.

J’ai distingué le faux du vrai. Le laid du beau.

J’en suis venu à la conclusion que j’accordais trop d’importance à certains détails. J’ai compris que l’imparfait c’est ça qui est parfait.

Que la vie c’est de laisser co-exister le brisé avec le neuf. Que c’est une succession d’échecs et de victoires, de pluie et de beau-temps.

Que l’important c’est d’apprendre de ses erreurs et de devenir un peu plus chaque jour la personne qu’on rêve d’être.

Présentement, tout en moi tend vers le changement. Mais le changement sain et assumé. Le genre de changement qui va me permettre de regarder n’importe qui dans les yeux. N’importe quand.

Ça fait peur changer sa vie. Beaucoup plus que de changer de vie.

Parce que de changer de vie on fait ça sur un coup de tête. En se disant fuck toute, pis on regarde pu derrière.

Mais changer sa vie, ça implique tout un processus. Ça implique d’être vulnérable. De faire deux pas devant, et un derrière. De se jeter un peu dans le vide, d’avoir la chienne de se tromper.

De travailler fort, de brailler, d’avoir envie de lâcher pis de se sauver. Mais de rester et de continuer.

Changer sa vie, c’est d’avoir envie de devenir une meilleure version de la personne qu’on est déjà. D’en accepter sa part d’ombre, ses erreurs, ses regrets et ses doutes. De comprendre que ça doit nous servir de carburant pour continuer d’avancer. Que ça fait partie de qui on est.

Je suis donc à la croisée des chemins, sur le point de changer ma vie de bord. De faire un 180 degrés. Je me balane dans le vide et je suis à la veille de sauter.

Je veux pu de changer de vie, je veux profiter de celle que j’ai. En faire ce dont j’ai envie, avoir hâte au lendemain matin.

Je veux qu’un jour ma tête et mon cœur soient en accord, assumer chacune de mes décisions et me moquer des gens qui sont pas d’accord.

Ça fait peur, mais j’ai confiance. Parce que mes bases sont solides et les liens qui me retiennent sont vrais.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.