Et v’là que tu vas être papa.

J’avais 6 ans quand tu es entré dans ma vie.

Petite boule de vie.

J’aurais pu t’en vouloir de me prendre ma place, j’aurais pu te rejeter, t’en tenir rancune ou te détester.

Mais non. Dès le premier regard, j’ai ressenti un amour fou pour toi.

Inébranlable. Un amour qui se décrit pas.

Mon petit frère.

Ma petite poupée vivante. Mon ami pour la vie.

Enfin.

Mon amour de petit frère.

J’ai changé ta couche.

Je t’ai chanté des chansons la nuit.

Je t’ai bercé, arrosé dans le bain et accusé pour mes gaffes.

Je t’ai chatouillé jusqu’à ce que tu fasses pipi. Je t’ai tenu de force pour te faire des câlins jusqu’à tout récemment.

Je t’ai maquillé et habillé en fille à d’innombrables reprises.

Je t’ai forcé à rester assis dans ma chambre parce que je voulais te raconter une histoire de princesses de plus.

J’ai tenté de te protéger, de te consoler, de te conseiller.

J’ai détesté les filles qui t’on fait de la peine et les amis qui t’ont trahis.

Je t’ai défendu bec et ongles, et je t’ai couvert quelques fois aussi.

J’ai tenté d’être présente, pas trop insistante et toujours là pour t’écouter.

Dans tes bons coups et dans tes moins glorieux.

De t’aimer inconditionnellement pour celui que tu es, un homme maintenant, mais le petit bébé déguisé en poupée que tu es encore dans mon cœur.

 

Et v’là que tu vas être papa.

Et moi tante de ton petit gars.

 

Pis je le sais que t’as la chienne.

Laisse-moi juste te dire une chose : ça va ben aller.

Parce que t’as les valeurs à la bonne place mon frère.

Parce que t’es une belle et bonne personne.

Parce que t’es sensible, doux et romantique.

Parce que t’as gardé ton cœur d’enfant.

Pis que mes gars à moi t’aiment comme c’est pas possible.

 

Mais je le sais que t’as la chienne. Comme tous les autres gars sur le point de devenir papa.

De pas être capable de faire vivre ta petite famille.

De pas être à la hauteur pour ton petit bonhomme.

De faire des erreurs.

Mais tout va être correct.

 

Parce que t’es travaillant.

Parce qu’on passe tous par là, on se pose tous les mêmes questions.

On a tous les mêmes peurs.

 

T’es pas tout seul.

Je suis là. Pour toi, pour elle et pour lui.

Pis… Pour toujours.

 

Je dis pas que ça va être facile. Que tu vas pas en travailler une shot et prendre tout le temps supplémentaire qui passe à la shop. Même si t’es à boute-brûlé-pu-capable.

Mais je te le dis, tu vas trouver la force à quelque part dans une partie de ton cœur qui va te pousser en devenant un parent, de continuer. Une heure à la fois, en pensant à ta blonde, pis à votre enfant.

Je dis pas que tu te remettras jamais en question, que ça va pas t’arriver de passer des soirées à brailler parce que t’as été impatient, pis bête pis que le p’tit s’est endormi en braillant sa vie. Pis que tu le regrettes.

Je dis pas que tu le sauras pu quoi faire des fois, tellement que tu vas te sentir envahi pis que ça va te faire angoisser à quel point ton fils va être devenu toute ta vie.

Je dis pas que ça va pas t’empêcher de dormir des fois, tellement que tu vas avoir peur de le manquer, de le briser un peu à cause de tes bibittes à toi.

De tes blessures de petit gars.

Mais je suis là moi.

Pis je les connais par cœur tes bobos.

Parce que j’étais jamais loin à chacune de tes débarqués.

Pis je t’aime malgré tout. Comme ton petit coco va le faire aussi.

 

Tous les parents font des erreurs. On s’excuse et on s’assure de faire différemment le demain.

Je te le répète mon frère, je suis là.

Et je suis persuadée que tu seras un excellent papa.

 

Tu débordes d’amour et de folie, cet enfant-là a bien fait de te choisir, je sais que tu lui offriras une vie imparfaite et pleine de magie.