Je veux pas que tu prennes soin de moi.

Je veux pas que tu prennes soin de moi. Jamais.

Je veux pas que ça te fasse mal quand je pleure.

Parce que ça me fait encore plus mal à moi.

Parce que j’ai l’impression de t’extorquer des bouts de ton enfance, de ton insouciance.

Je veux pas que tu sois au courant quand ça m’arrive d’avoir peur.

Je veux pas que tu saches que des fois j’aimerais être partout sauf dans ma tête.

Je veux pas que tu te rendes compte que ta maman a une part d’ombre.

Je veux pas que tu me consoles quand je suis triste.

C’est mon travail à moi de prendre soin de toi.

Et pas le contraire.

Je veux que tu considères les adultes comme des personnes de confiance. Surtout tes parents.

Je veux que tu profites de la vie. Que tu ne vois que ses beaux côtés et que tu t’amuses à l’infini.

Je sais que ça fait partie de toi d’avoir un cœur gros comme le ciel. Et c’est une qualité que j’adore chez toi. Mon petit humain d’amour. Mais garde cela pour quand tu seras grand, quand tu auras une femme et des enfants.

Moi, je suis ta maman. Et je veux pas que tu prennes soin de moi.

Je veux pas que tu t’inquiètes de mes tracas d’adulte. Tu auras toute la vie pour jongles avec tes factures et ton hypothèque, tes paiements de chars pis tes tickets. Tes assurances et tes cartes de crédit.

Je ne pourrai pas t’empêcher de grandir et un jour malheureusement tu sauras à quel point la vie peut être stressante. À quel point elle ne fait pas de cadeaux.

Mais pas maintenant.

Là t’as 5 ans.

Et ce poids ne dois pas peser sur tes épaules.

Arrête de vouloir me protéger mon amour.

C’est mon travail à moi de m’assurer que rien de mal ne t’arrive.

Fais-moi confiance, je suis peut-être pas la plus forte, mais je suis en charge.

Et je donnerais ma vie pour que la tienne soit douce.

Des fois je me dis que j’ai peut-être fait une erreur en pleurant parfois devant de toi.

Mais je trouve ça important que tu comprennes que dans la vie on peut pas être heureux tout le temps.

Que des fois on est triste pis que des fois on est fâchés. C’est la beauté de la vie et c’est qui nous permet d’apprécier quand tout va bien.

Il faut apprendre à surfer sur la vagues, faut avoir confiance que le soleil va revenir.

Que tout va s’arranger.

Tes petits problèmes d’enfants sont bien suffisants. Toi, partage les avec moi. Tes inquiétudes, tes chagrins et tes colères. Je suis là pour toi moi, je suis ta maman.

Parce que non, mon amour, on est pas égaux toi et moi. Et on ne le sera jamais.

Et tu t’en rendras bien compte en grandissant.

Je resterai toujours ta mère.

Je ne te confierai jamais mes problèmes, on est pas des amis.

Mais toi tu peux tout me dire. Je peux tout entendre.

Je serai toujours là pour toi.

Pour te consoler, pour te faire les plus gros câlins du monde et pour m’insurger avec toi quand tu seras victime d’une injustice.

Mais jamais, je vais accepter que tu prennes soin de moi.

Je veux que t’arrêtes de t’inquiéter que je sois triste quand tu pars chez papa.

Je veux que t’arrêtes de flatter mon dos quand tu sens que j’ai le cœur gros.

Parce que c’est pas censé être comme ça la vie.

Les enfants ne devraient pas prendre soin de leur parents.

Je t’ai donné la vie pour que tu en fasses quelque chose d’extraordinaire. J

e ne veux pas que tu t’inquiètes pour ta mère. Je suis capable de m’occuper de moi-même.

Alors vas-y ouvre tes ailes. Et regarde en avant.

Fais tout ce que tu peux pour réaliser tes rêves.

Fonce mon amour.

Maman t’aimera pour toujours.