À toi, le prof qui termine ses vacances.

Tes vacances sont presque finies, tu t’apprêtes à reprendre du service.

T’as essayé de décrocher cet été.

Pis t’as réussi moyen.

T’as refait le plein de crayons à pointe fine et de collants pour tes nouveaux petits protégés.

T’as le coeur mêlé. T’es excitée de retrouver l’odeur de l’école, mais tu le sais aussi dans quel espèce de tourbillon tu t’embarques, encore, pour 10 mois.

T’as pensé à la déco de ta classe. T’as déniché 3-4 petites choses pour le coin lecture.

Que t’as payé de ta poche bien sûr.

Ils ont beau dire aux nouvelles que l’éducation c’est notre priorité, t’as l’impression que tu pourrais leur expliquer plusieurs petites choses à ces ministres et ces députés qui pensent tout savoir.

Tu vois passer dans ta classe notre avenir, nos dirigeants demain. Des têtes fortes. Des petites génies et des petits chats qui demandent plus d’attention, des petits bourgeons qui ont besoin de plus de soutien pour éclore.

Plus de soutien que juste le tien. Et pourtant, chaque année, c’est exactement là qu’on coupe encore un peu plus. On abandonne ceux qui en ont besoin, et qui n’ont pas la force de revendiquer.

Moins de ressources, moins de support.

Physique et psychologique.

Mais tu peux pas te résigner à les laisser tourner en rond, ces petites fleurs différentes qui te touchent au coeur d’année en année.

Ces enfants sans voix dans le monde des grands.

Alors tu prends sur toi, et tu relèves tes manches.

Tu travailles fort.

Tu les laissera pas tomber.

Tu reviens à la maison de plus en plus fatiguée et c’est tes enfants à toi qui en payent le prix.

Tu survis jusqu’aux vacances de Noël.

Et déjà, tu comptes les jours avant le retour de l’été.

Et ça recommence. Et tu continues Parce que malgré tout, malgré toi, tu l’aimes ta job.

T’as l’impression, à chaque rentrée, qu’ils sont de plus en plus nombreux à avoir des besoins particuliers et l’aide elle, elle fini jamais par arriver.

Alors j’ai une pensée pour toi, qui accueillera mon garçon dans quelques jours.

Dans ta classe.

À la grande école.

Les tiroirs plein de collants et de crayons pointes fines.

On va se sourire, tu vas savoir que j’ai le coeur en miettes et moi, que t’es déjà essoufflée.

Je veux juste te dire que mon fils il est carrément awesome. J’espère que la magie qui ponctue ses journées saura t’insuffler un peu de légèreté.

Je veux te dire aussi que je te remercie.

Déjà, oui.

Merci de reprendre du service année après année. Malgré les coupures de postes de soutien et les élèves de plus qu’on t’imposent malgré toi.

Merci de débuter et de terminer chaque journée avec un sourire.

Merci de prendre soin de nos touts petits et de leur remplir la tête et le coeur d’images.

C’est toute une mission que tu t’es donnée, mais on dit que la culture c’est la liberté. Et toi, t’en a ouvert beaucoup de petites consciences au monde. T’as semé des graines de liberté tous les jours et pour ça je t’admire.

Et je te remercie.

Lâchez-pas chers profs. Même si les petites tapes dans le dos sont rares du côté de vos boss, sachez qu’on est une gang encore plus grande de parents qui vous doivent de voir grandir nos enfants.

Au sens propre et au sens figuré.

Alors d’une nouvelle maman d’un enfant d’âge scolaire je vous dis merci.

Sans savoir dans quelle catégorie va être mon petit.

merci.

 

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.