Ils sont trois, à briller dans le ciel pour moi.

Le premier aurait 7 ans.
Le deuxième 4 ans.
Et le troisième 6 mois.

Ils sont plus qu’une partie de mon histoire, ils sont une partie de moi.
Une partie de mon coeur qu’on m’a arraché.

Ils sont la famille que je n’aurai jamais.

Ils sont trois des grands amours de ma vie.
Même s’ils n’auront été que des étoiles filantes.
Des peines d’amours qui font mal en silence. Encore. Malgré le temps qui a passé.

Ils sont les bébés que j’ai perdu.

Ceux que je n’aurai jamais bercés. Ni cajolés.

Ceux que je n’aurai jamais eu la chance d’embrasser. Ni de serrer contre mon coeur.

Ils sont partis et malgré moi, je n’ai jamais été capable d’arrêter de me blâmer.

Peut-être que si j’étais restée plus tranquille…

Peut-être que si je les avais aimés encore plus fort…

Peut-être que si j’avais été une meilleure personne…

Ils seraient rester au chaud dans mon ventre.

Ils seraient avec moi, ici, aujourd’hui.

J’ai l’impression parfois que la vie les a repris pour me punir. Et malgré toutes ces années écoulées, j’aimerais parfois revenir en arrière pour tenter de les garder.

De les convaincre de rester.

J’ose pas trop en parler. De ces trois deuils difficiles à comprendre pour certains. Pour la plupart en faits.

Les gens ne comprennent pas à quel point c’est douloureux. De perdre un enfant, aussi petit soit-il. C’est douloureux physiquement pour un temps, mais toute la vie pour l’âme.

Non les gens ne comprennent rien.

Le coeur d’une maman c’est fait pour aimer. Et ce, dès que ça sait qu’il y a une toute-petite-minie bibitte d’amour qui partage leur espace.

Mon coeur de maman s’ennuie.

Je me demande sans cesse ce qu’ils feraient aujourd’hui. Qui ils seraient devenus. Et à qui ils ressembleraient. J’imagine parfois comment ce serait d’être une maman de 5 enfants. Et ça me fait mal.

Je me demande parfois si ceux que j’aime se souviennent que j’ai déjà eu ces petits bouts de vie dans mon ventre.

Mais j’ose pas en parler, au cas où la réponse ferait encore plus mal que le vide que je ressens.

Le premier serait né en automne.

Le deuxième à l’été et le troisième en hiver.

Ils sont les bébés que j’ai perdu.

Mais que je n’oublierai jamais.

Les bébés que je n’ai jamais cajolés.

Mais que j’ai tellement aimé.

C’est la journée de sensibilisation au deuil périnatal aujourd’hui. Faites quelque chose pour moi: dites à une maman que vous vous souvenez, qu’elle a déjà porté un petit bébé, qu’elle n’a pas eu la chance de bercer.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.