Quand l’amour nourrit l’espoir | L’histoire d’Alexandra

crédit photo de couverture : Robbie Photographie

J’ai rencontré Alexandra à la garderie d’Henri. Elle était éducatrice à la pouponnière et j’ai tout de suite vu que mon bébé l’adorait. Alexandra c’est ce genre de personne-là : celles qu’on aime tout de suite. Je discutais avec elle un matin du fait qu’Henri ne faisait pas ses nuits (il ne les fait toujours pas ah!) et c’est là qu’elle m’a confiée que pour elle »ça marchait pas ». Elle m’a même inspirée ce texte-là. Je me suis tout de suite sentie mal de chiâler, parce que malgré mon parcours difficile, j’avais deux petits miracles à la maison.

«Je travaille avec des enfants merveilleux qui me font grandir à chaque jour. J’adore ce que je fais. Il n’y a rien de plus beau que de les voir grandir et apprendre. Leur monde imaginaire me fascine.»

Alexandra, c’est une passionnée des enfants, quand elle en parle ses yeux s’illuminent et voilà tout le drame de l’infertilité : des personnes qui sont faites pour avoir des enfants qui ne le peuvent pas, alors que d’autres personnes enfantent alors qu’ils ne veulent pas du bébé.

Après 12 mois d’essais et un médecin qui ne la prenait pas au sérieux, Alexandra décide de consulter un autre médecin qui lui fait passer des tests et lui annonce qu’elle souffre du Syndrôme des ovaires polykystiques. Le diagnostique explique son gain de poids important depuis l’arrêt de la pilule et l’augmentation de sa pilosité «tellement gênant» : elle reçoit ce diagnostique «comme un coup de masse dans le front».

6 mois plus tard, malgré une médication censée l’aider à retrouver son cycle régulier, elle n’est toujours pas enceinte.

«J’ai éclaté en sanglots dans le bureau du médecin. Mélange de peine, de panique, de jalousie, mais surtout un vide immense.»

En discutant avec Alexandra, je me rend compte à quel point l’infertilité a fait des ravages dans sa vie. Sur les plans psychologiques et sociaux surtout.

«Je ressentais un mal de vivre extrême. Un vide tellement immense. Je me suis éloignée de personnes que j’aimais parce qu’elles étaient enceintes et que leur bonheur me faisait mal. Je me suis isolée et je déprimais beaucoup. Vers la fin, je n’avais plus le goût de rien.»

Outre cet état dépressif inquiétant, l’infertilité gruge aussi le couple et en teste la solidité.

«Mon amoureux c’est le plus doux, et le plus positif de la terre. Il savait toujours trouver les bons mots pour me réconforter, mais malgré tout, notre couple a connu des hauts et des bas. Parce qu’avec tous les tests qu’on a passé, je savais que c’était tout de ma faute. Je savais qu’avec une autre femme que moi, il serait déjà papa depuis longtemps. Je me sentais atteinte dans ma féminité, comme si mon corps n’arrivait pas à faire ce pourquoi il a été créé : faire des enfants et les porter».

Ce qui ressort le plus de ma discussion avec Alexandra, c’est l’amour qu’il y a entre elle et son conjoint Steven.

«L’infertilité a solidifié notre couple. J’ai souvent eu envie d’abandonner, mais mon chum y croyait tellement que ça m’a donné a force. Il me répétait sans cesse qu’il ne voulait des enfants qu’avec moi, qu’il ne voulait aucune autre maman que moi pour eux. C’est ce qui me donnait espoir. On s’aimait trop pour ne pas qu’on réussisse à faire un bébé.»

Après un peu plus d’un an et demi d’essais, Alexandra a ensuite été prise en charge en clinique de fertilité, où plusieurs autres tests ont confirmé le diagnostique. Une fois la bonne médication prescrite pour la faire ovuler, et 26 mois plus tard, un petit miracle s’est installé dans son bedon : bébé Alice arrivera enfin en Janvier.

Malgré tout, l’infertilité aura laissé des traces dans leur vie. Alexandra expérimente l’angoisse, la peur de perdre son bébé. Elle ne sait pas si la vie lui fera cadeau d’être maman une autre fois, mais elle entrevoir une vie faite de bonheurs tout simples : «son chum, sa fille, sous le même toit et heureux.»

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.