Ton petit monosourcil.
Les gens sont méchants mon chaton.
Tu le sais déjà.
Les gens lancent des roches à ceux qui brillent, juste par qu’ils pensent que ça leur enlève de la lumière.
Apparement c’est quelque chose d’ancré dans le coeur de l’humain. Parce que quelqu’un qui ne s’est jamais moqué un peu ou beaucoup de quelqu’un d’autre… ça n’existe pas.
Quelqu’un qui n’a jamais envié la réussite d’une autre personne ou jalousé les avoirs de quelqu’un, honnêtement, ça n’existe pas non plus mon amour.
Ça va t’arriver un jour.
Peu importe comment je t’élèves et de Combien je travaille fort pour t’inculquer que la différence c’est beau. Et c’est important, je le sais qu’un jour toi aussi tu vas rire de quelqu’un.
Toi aussi tu vas jalouser quelqu’un.
Parce que du haut de tes 6 ans, t’es déjà assez grand pour comprendre qu’on se moque de toi à l’école à cause de ton « mono-sourcil ».
Pis que là tu te demandes pourquoi tes amis en ont deux et que toi t’en a juste un.
Bien honnêtement mon coeur, je sais pas trop quoi te répondre. J’ai juste le goût de te dire que les gens sont cons.
J’ai le goût de te dire que les enfants imitent leurs parents parce qu’à 6 ans, t’es pas censé trouver ça « laid » des sourcils en broussaille qui se touchent dans le milieu.
J’ai le goût de te dire que c’est de pire en pire. Parce que quand moi j’étais petite, j’avais beau me faire écœurer a l’école, quand je revenais à la maison, dans mon petit cocon, j’étais aimée pour tout ce que j’étais. Je reprenais mes forces jusqu’au lendemain pour affronter les petits pas fins.
Mais pour toi, ça va être différent. A cause d’internet et des réseaux sociaux. Les petits pas fins vont te suivre jusque chez nous.
Pis ça me met en beau sacrament.
Oui mon grand, maman est en calice.
Parce que je peux pu te protéger. Parce que peu importe comment fort je le veux, mes bras suffisent plus pour te garder en sécurité.
Je le sais pas quoi faire.
T’épiler le mono sourcil ou te dire de garder la tête haute.
Parce que si c’est pas ça, ça va être autre chose.
Crois-moi, les enfants savent être créatifs quand vient le temps de se moquer des autres.
T’es sensible, drôle. Fidèle, aventurier, fonceur. T’es affectueux. T’es intelligent et curieux. T’es un vrai petit bonheur pour tous ceux qui te connaissent.
Et ça qui te définis. Pas ton mono sourcil.
Je m’en vais un peu n’importe où là, parce que j’ai le « moton ».
Parce qu’au fond c’est à vous les parents que j’ai envie de m’adresser et pas aux enfants de maternelle de la classe de mon fils.
Un enfant de 5 ans sait pas ce que c’est un monosourcil. Non.
C’est probablement un adulte qui lui a dit. Qui a pointé la face de mon gars sur la photo de classe en riant.
Pis ça me tue d’y penser, ça me donne des envies de violence envers toi.
Envers toi le parent qui se moque d’un enfant et probablement de tous les adultes qui croisent ton chemin aussi.
Parce qu’on le fait tous à un moment ou un autre. Je le sais.
Tes enfants t’observent. Tes enfants sont ton prolongement.
Tes enfants sont nos dirigeants de demain.
Leur tolérance envers les autres, leur respect envers les différences, ça commence dans ta cuisine.
Pis je mettrais ma main au feu que t’es contre l’intimidation toi aussi. Réfléchis donc 30 secondes, juste pour être sûr que ce que vis mon fils, et des centaines de milliers d’autres enfants chaque année, ça parte pas de ta maison.
Pis eille, watch lé Ben le petit à monosourcil qui va aller loin.
Author: l’Emmèredeuse
L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.
Ça rejoint TELLEMENT une expérience vécue il y a quelques années. Je marchais dans un corridor de centre sportif et derrière moi, une petite fille d’environ 4 ans et sa maman m’en suivaient de quelques ps. Personne d’autre. La petite fille dit alors « Regarde maman, la madame a des BEAUX cheveux LONGS!!! »… sa mère de répondre: « Ouin mais t’sais, quand on a c’t’âge-là pis qu’on a les ch’veux longs d’même, c’parce que c’est des rallonges. Pis moi des rallonges, j’trouve ça laid « fack » j’aime mieux avoir les ch’veux Courts tant qu’à ça. » That’s it, frette de même! Après coup, je me suis dit que j’aurais dû être plus fine qu’elle et aller vers sa fille en lui permettant de toucher à mes cheveux NATURELS… mais sur le coup, j’ai figé, je l’avoue. Je me suis sentie comme une petite fille médiocre. Et je ne me suis pas affirmée. J’ai compris que ce que j’entends comme enseignante sur la cour d’école, c’est en raison de ce qui se dit à la maison. Trop souvent de manière banale. Comme si dire ce qu’on pense tout haut devant nos enfants était toujours la meilleure chose à faire. Oh! Que non… tellement pas!