J’ai été cette mère-là.

J’ai été cette mère-là.

T’sais celle rigide.

Qui voudrait que tout son petit monde s’endorme en 30 secondes.

Chacun dans son lit non négociable. 

Le plus tôt possible le soir et le plus tard possible le matin.

Ça me rendait malheureuse.

Fâchée. Misérable.

Parce que ça marchait pas.

Soir après soir.

Crise après crise.

Des fois ça durait trois heures.

Des fois quatre.

Pis on s’endormait tous en braillant nos vies.

Je me sentais prisonnière de mon enfant.

Je lui en voulait de me voler mes soirées.

Mais je suis plus cette mère-là.

On dort toute la gang ensemble. Collés. On dort mieux et plus longtemps.

Pis on est ben à l’aise avec ça.

J’ai arrêté de me comparer aux autres mamans.

J’ai assumé que moi, j’étais pas capable de laisser pleurer mon enfant.

J’assume aussi le fait que quand il est pas avec moi c’est différent.

Il s’endort. 

J’assume aussi le fait qu’on dise que je suis molle et que mon enfant me manipule.

J’aime croire que je répond simplement à ses besoins de proximité.

J’aime croire que le jour où je dormirai pas de la nuit parce qu’il est sorti avec ses amis, je me consolerai en pensant à nos dodos collés-collés.

 

J’ai déjà été cette mère-là.

T’sais celle trop intense.

Avec les couleurs, les formes, les mots en anglais pis en français. L’alphabet à l’endroit pis à l’envers. L’algèbre à 4 ans et le latin à 5. J’exagère (à peine).

Ça me rendait folle l’idée que mon enfant en sache moins que celui du voisin.

Honteuse. J’avais l’impression que je manquais quelque chose. Que mon kid allait être un idiot s’il savait moins de « tours » que les autres bébés sur Facebook.

La vérité c’est que les enfants ne sont pas des chiens savants.

Ça sert à rien de leur apprendre des numéros de cirque. Ils ont toutes leur vie pour aller à l’école. Je vois pas pourquoi on voudrait les faire grandir trop vite. Pour satisfaire nos égos sûrement. 

Faut pas brûler les étapes et c’est pourquoi je ne suis plus cette maman-là.

Je crois que les enfants ont besoin avant tout d’apprendre à courir. À sauter et à s’émerveiller. À se faire des amis et surtout à les garder. 

Ils ont besoin d’être libre et de jouer le plus possible.

Ils ont toute la vie pour se comparer, pour performer.

Pourquoi ne pas leur apprendre avant tout à faire leur possible ? À être gentil et poli. A attendre leur tour. 

 

J’ai été cette mère mère-là. 

T’sais celle qui voulait un enfant parfait.

Né tout élevé.

Mais comme dirait l’autre, c’est pas la destination qui compte. C’est le voyage.

Pis depuis que j’ai compris ça, j’enjoy tellement plus le paysage, pis je prend la maternité comme elle vient. Un jour à la fois.

Un imparfait et merveilleux jour à la fois.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.