Mon coeur de matante.

Hier, j’étais à la maison quand Guillaume est rentré avec les enfants.

Les deux nôtres, et nos deux nièces. On les garde pour la fin de semaine. On a loué un chalet, on a amené plein de jeux de sociétés. C’est la dernière fin de semaine avant la rentrée et on a décidé qu’on fêtait ça.

J’étais bien concentré quand ils sont arrivés, petite troupe joyeuse et bruyante. Je les  ai entendu crier dehors. J’ai eu comme un instant de panique, mon chum, c’est sa spécialité d’exciter les enfants et après de me les droper like it’s hot.

Ils sont entrés, plus loud que jamais mené par « l’adulte ».

J’ai inspiré et expiré, puis je me suis tournée, comme au ralenti, juste à temps pour voir le visage de ma nièce qui crie « MATANTE CATHERIIIIIIIIIIINE » alors qu’elle coure dans mes bras.

Je l’ai serrée contre mon coeur. 

Pis j’ai pleuré un peu.

Petite poule.

Comme j’ai de la chance !

C’était tellement gratuit.

Tellement vrai.

J’ai tellement de chance qu’elle se sente un petit peu chez elle chez moi.

Qu’elle entre dans ma maison avec toute sa lumière et qu’elle vienne y mettre un peu de sa magie.

C’est pas mon enfant. Mais quand ses parents me la confie, c’est tout comme.

Je l’aime comme si elle était toute à moi.

Je la gâte, comme je peux, de mon temps surtout.

Je lui dit non aussi.

Je lui demande de se calmer, parfois d’aller prendre un petit temps de repos ou de réflexion à l’écart.

Parce que je l’aime.

Jamais parce qu’elle m’énerve, jamais parce qu’elle me fatigue.

Juste parce que je veux le mieux pour elle.

Parce que c’est correct d’apprendre à respecter les adultes qui ne sont pas nos parents.

À respecter les limites qui sont parfois différentes d’une maison à l’autre.

Mais pertinentes.

J’ai réalisé à quel point ça prend un village pour élever un enfant.

Pis j’ai compris que je suis le village. Bon je pleure encore.

Je suis le village pour ma belle sœur et mon beau frère qui ont pu prendre du temps de couple cet été.

Je suis le village pour ma petite sœur qui attend son premier bébé.

Pour ma cousine qui va être une très jeune maman dans quelques mois.

Pour mon frère, qui a un bébé hospitalisé et qui a besoin de faire garder son plus vieux pour aller bercer son prématuré.

Cet été j’ai été entourée d’enfants et de bedaines plus que jamais.

Et c’est un peu doux-amère compte tenu qu’on a pris la décision qu’il n’y aurait pas de bébé numéro 3 chez nous.

J’espère que les relations que je suis entrain de construire avec eux, transcenderont le temps. Que je sera encore le village quand ils vont être ados. Autant une oreille attentive pour leurs parent, qu’un refuge qui permet de prendre du recul quand ça a explosé.

 

On me demande souvent si ma famille est finie.

Depuis peu, je disais oui. 

Résignée.

Mais je réalise que non. 

Tellement pas non.

Parce qu’il y a Elyot le timide-coquin et Léo notre petit battant. Parce qu’il y a la douce Ève et l’espiègle Laurence. Parce qu’il y a Lily ma future féministe. Et qu’il y a Loïk le sensible et Victor l’homme fort.

Parce que Julia arrivera bientôt.

Et Noah aussi.

Parce qu’il y en aura probablement d’autres aussi. 

Et que je les aime déjà.

Tellement.

Avec leurs défauts, avec leur beau surtout.

Je les aime comme il sont.

Non. Ma famille ne sera jamais terminée.

Je n’aurai pas porté tous ces bébés dans mon ventre.

Mais dans mon coeur oui.

Pis mon coeur de matante, je vais te dire qu’il est grand en titi.

Je vais les aimer pour toujours.

J’écris ça pendant que tout le monde dort en haut. Ma maison est pleine.

Pas comme je l’aurais pensé.

Mais pleine Oui.

Pis moi je dors pas.

Je braille encore.

Trop d’amour.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.