Une histoire de rentrée et de coeur de maman pas mal gros.

Aujourd’hui c’était ta dernière journée de congé de l’été.

On a flâné dans mon lit.

On s’est collés longtemps.

Je t’ai laissé écouter la télé.

Demain matin, je vais te presser, te bousculer peut-être un peu. Pour qu’on soit à l’heure.

On a étiqueté tes effets scolaires ensemble.

On a pris notre temps.

Avec tes belles étiquettes, au thème de Sports. Celles que je t’ai fait choisir en espérant que ça égaille un peu tes journées à l’école.

C’est sûrement utopique de penser que des étiquettes avec des ballons de basket vont te faire passer une meilleure année que celle qui vient de passer. Mais on a rien à perdre.

On en a profité pour jaser. 

Je t’ai répété que pour moi, les notes importent peu. 

Que l’important c’est que tu fasses ton possible. 

Que tu travailles fort.

Parce que dans la vie, on peut pas être bon dans tout.

Je veux juste pas que t’abandonnes, que tu démissionnes quand c’est trop difficile.

Parce que mon amour, t’es capable de les faire ces choses moins faciles.

Tu es un garçon intelligent.

Tu es sensible aussi.

Très sensible.

Je sais que t’aimes pas ça quand les autres se moquent de toi, qui aimerait ça de toute façon.

Tu as voulu te choisir des vêtements comme ceux que tes amis portent cette année.

Et c’est correct de vouloir passer un peu inaperçu.

De vouloir être comme tout le monde.

De vouloir être inclus dans La gang.

Mais je te jure mon amour, que je ne te laisserai jamais perdre ton étincelle. 

Cette magie qui te caractérise depuis que tu es tout petit.

Je vais me battre pour que tu la conserves.

C’est correct que t’aimes les paillettes. 

Et c’est correct que tu les gardes pour la maison.

C’est correct aussi que tu rêves de dresser des loups.

Et c’est correct  que tu choisisses à qui tu en parles.

Je le sais que c’est épuisant des fois de vouloir  « fit in ». 

Je voudrais tant que tu sois libre d’être qui tu es en tout temps.

Mais je te comprend. Si tu savais comme je te comprend.

Je vais me faire la gardienne de ton petit grain de folie, en espérant qu’un jour, quand tu auras repris confiance en toi, tu puisses la revêtir tous les jours. Tout le temps.

Ça va venir je le sais.

En attendant …

Les enfants sont méchants.

Si je peux te donner un conseil mon chaton, c’est de te trouver des bons amis.

Des amis qui aiment les mêmes choses que toi.

Des amis qui te font rire.

Qui sont gentils.

Ce n’est pas parce qu’une personne est populaire qu’elle est nécessairement meilleure.

Au contraire mon coeur, au contraire.

Laisse-toi le droit de jouer.

Le plus possible.

Amuse toi.

Cours. 

Salis-toi.

Sois poli envers les adultes. 

Et gentil avec tes camarades.

Ne garde pas pour toi les situations qui te blessent ou qui te font de la peine.

Parle-en à un adulte.

Et si jamais tu as l’impression que ta voix n’est pas assez forte, je vais parler pour toi.

Je vais crier, je vais gueuler s’il le faut.

Tu seras pas tout seul.

Je suis jamais bien loin mon amour.

Même quand je suis pas là, je suis quand même avec toi.

Je tourne en rond ce soir, j’ai le coeur gros. J’ai même pensé te faire l’école à la maison tu sais. 

Alors je t’ai préparé ta sandwich préférée pour ton premier lunch de l’année.

Ce soir, c’est le plus que je pouvais faire pour que tu saches que je t’aime et que je penses à toi demain, si ça va moins bien.