La mère moyenne

Des fois le vendredi soir, je couche mes enfants à 19h00 pour aller boire mon vin dans mon fauteuil, avec ma doudou, m’allumer une petite bougie qui sent bon la détente  et écouter mes petites émissions de madame que j’écoute pas toutes la semaine parce que je me couche trop de bonne heure.

Des fois le vendredi soir, comme ce soir, je prend le temps d’être avec mes enfants, je les écoute attentivement me raconter mille et unes histoires farfelues plus rocambolesques les unes que les autres pendant quinze minutes. Je souris. À toutes leurs niaiseries. Je les aime et ils sont plein de vie. Je les envoie alors dans ma chambre à 20h00 choisir un film. Et je les rejoins les mains pleines de pop corn, de réglisse et de vin en criant : « êtes-vous prêts mes petits chums ?! Dans les escaliers.

(Ok, juste pour être claire là, je ne met pas deux verres de vin dans mes anecdotes parce que toutes les mères boivent de l’alcool ou devraient en boire. Je dis pas non plus que je participe à ce fameux cliché de la « mère à boutte qui boit sa bouteille de vin perso chaque vendredi soir ». Non, c’est juste que MOI puisque je parle de MOI. MOI j’aime ça boire du blanc le vendredi. Autant les vendredis où je feel comme une cool-mom que les vendredis où je feel comme-une-ostie-de-crisse-de-marde-mom.

Je dis ça de même parce que sur les internets astheure, on peut pu rien dire.

Jamais.

Je ne dois pas être la seule mère qui se sent comme une marde quand elle regarde défiler le fil de ses réseaux sociaux : la mère qui s’entraine et qui est encore plus en shape qu’avant d’avoir des enfants, la mère qui voyage sac à dos avec ses quatre enfants dont le petit dernier qui a 1 an. La mère qui s’est partie une petite compagnie de bijoux sur etsy pendant son congé de maternité et qui n’est pas retournée travailler parce qu’elle réussissait déjà à gagner sa vie avec ça. La mère qui n’a jamais fait garder ses enfants et celle qui est retournée travailler après un mois. Toutes ces femmes-là, ces mamans-là, je les trouve meilleures que moi.

Je dois pas être la seule maman dans la moyenne.

Entre la mère parfaite et la vraie mère à boutte. Des fois je penche plus d’un bord que de l’autre. Des fois c’est vraiment juste une journée tranquille ordinaire. Je ne sais pas si les gens qui se situent dans les pôles le font par conviction, par idéologie ou bien si c’est vraiment dans leur nature.

Je dois pas être la seule mère qui est sur des groupes de mères et qui ose jamais rien y dire de peur d’être jugée. D’être critiquée.

Je dois pas être la seule mère qui voudrait être une autre mère des fois, une meilleure mère pour ses enfants.

J’ai compris dernièrement qu’être une mère moyenne c’était ce qu’il y avait de mieux pour mes enfants.

Oui, parce que je leur apprend que dans la vie on est jamais vraiment tout ou rien. Nous sommes faits de nuances. De dégradés de noir et de blanc. Nous sommes faits de contradictions. De bonne volonté. Nous sommes des êtres qui changeons d’idées. Parfois pour le mieux, d’autres fois pour le pire. C’est correct que l’autre maintienne ses limites. Qu’il me force à les respecter. C’est bien parfait que les règles soient faites pour les transgresser parfois. C’est bien correct d’apprendre que parfois ont peut assouplir la routine et que d’autres fois non.

En étant une mère moyenne j’apprends à mes enfants à reconnaître que chaque personne a son histoire et qu’e celle ci a une influence sur ses comportements. Que ça ne pardonne pas tout, mais que des fois on peut comprendre. Je leur enseigne que dans la vie ce n’est pas un feu d’artifice tous les jours. On a tous des bonnes et des mauvaises journées. Mais la majorité du temps, c’est une journée entre les deux et qu’on a le pouvoir de choisir si on aura du plaisir ou pas.

J’apprend à mes enfants que personne n’est parfait. Pas même moi. Et que je n’attendrai jamais d’eux la perfection. Mais que je leur demanderai d’être vrai et d’être juste. De s’excuser pour leurs erreurs et de ne jamais laisser leur culpabilité les empêcher d’avancer lorsqu’ils auront dit la vérité. Des fois, il y a certaines personnes qu’il vaut mieux laisser derrière.

J’apprend à mes enfants à peser leurs émotions. À choisir si la situation vaut la peine qu’on sorte l’artillerie lourde ou non. Parce que des fois, oui, c’est nécessaire.

J’enseigne à mes enfants que le bonheur est dans les petites choses de la vie quotidienne, mais aussi dans l’exceptionnalité que certaines journées dans leur vie revêtiront.

J’enseigne à mes enfants la vie. Imparfaite et majestueuse. Telle que je la connait, colorée par bouts et bien sombre dans d’autres. Je leur apprend à se méfier de ceux et de ce qui, est tout ou rien.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.