Et je me demande si j’en ai assez profité.

Y’a quelques jours, mon petit dernier à fait son entrée à la grande école.

C’est la fin de la petite enfance dans ma maison. Ça clos un chapitre dans ma vie de maman, ça clos tout ce lot de »premières fois ». Il y en aura d’autres découvertes et nouvelles aventures.

Je sais.

Mais transporter son enfant endormi dans ses bras jusqu’à son lit. Sa tête, lourde lovée dans ton cou, l’abandon total. Ce sentiment là. De tenir toute ta vie dans tes bras.

Ça ne m’arrivera plus.

Et je me demande si j’en ai assez profité.

Je me souviens pu ce que leurs cheveux de bébés sentait et j’ai peur d’oublier. D’oublier le reste aussi.

Même si nos enfants vont rester nos enfants toute notre vie, je ressens bien, déjà, juste après quelques jours à l’école, que les choses ont changées. Mon bébé a pris en autonomie et en confiance en lui. Il est grand. Il marche la tête haute. Enfin il prend le bus avec son frère. Il a des amis juste à lui. Je suis fière.

(Je suis consciente que l’entrée à la maternelle ne se passe pas bien pour tous. Je mesure grandement ma chance.)

Tout ça pour dire que même si j’ai plein de projets pour occuper mon temps, je cherche Henri dans la maison, certaine de le voir apparaître en courant devant moi, costumé en super héros, ou en astronaute, et puis me raconter une histoire sortie tout droit de son imagination fertile. C’était le bon temps, que je me dit déjà.

Mais c’est encore le bon temps !

Demain ce le sera aussi.

Ce sera toujours le bon temps si on le décide.

Ça fait qu’aujourd’hui j’ai dégelé un rôti de palette. Qui a mijoté tout l’après-midi, parce que je voulais que ce soit réconfortant dans la maison à leur retour, le levé a été difficile ce matin.

Je voulais leur faire un souper qui voulait dire : »Je vous aime ». Comme ceux que ma mère nous faisait chaque soir quand j’avais leur âge.

J’ai vérifié mon rôti aux 30 minutes pour pas qu’il manque de bouillon et entre tout ça je pouvais pas m’empêcher de penser. De réfléchir à la maman que j’ai été pour eux dans les dernières années.

Une maman qui a vécu des choses difficiles.

Mais une maman qui s’est assuré qu’ils ne manquent jamais du plus important : de l’amour.

Une maman qui leur dit chaque jour à quel point ils ont été désirés et attendus.

À quel point ils sont spéciaux. Et aimés.

Une maman qui manque de patience des fois.

Mais qui a assez de respect pour ses cocos, pour avouer lorsqu’elle s’est trompée.

Une maman qui fait des erreurs.

Mais qui apprend à ses enfants que personne n’est parfait.

Et que jamais elle ne leur mettrait cette pression de l’être non plus.

J’espère qu’ils se souviendront que je vivais mes émotions intensément. Les bonnes et les mauvaises.

Ils m’ont vu pleurer, mais toujours me relever.

J’espère qu’ils se souviendront de toutes ces fois ou on a dansé dans le salon.

De tous les fous rires qu’à entendu les murs de nos maisons. Parce qu’il y en a eu plusieurs. Il y en aura encore des milliers.

Peut-être Thomas, m’en voudras-tu d’avoir changé de garderie et d’école quelques fois. Tu aurais raison. Je m’en veux à moi-même pour ça. Mais cela t’as appris que la famille est plus importante que tout. Que c’est la base qui compte, et toi t’as de la chance, ta base, elle est solide.

Mais, là je pense qu’on a trouvé notre chez nous. Notre place sur la map. Je sais que tu en avais autant besoin que moi. Je ne te déracinerai plus.

Peut-être m’en voudras-tu aussi d’avoir gardé ton frère à la maison avec moi beaucoup plus longtemps que toi. On s’en reparlera quand tu seras plus grand. On se parlera de la vie qui change, des fois boute pour boute en quelques heures.

De nous qui évolue en tant qu’humain, des fois lentement des fois vite. Ce qui fait que notre vision de la vie change au même rythme que nous, les choses qui étaient importantes deviennes insignifiantes, et on a l’impression de voir plus clair soudainement.

On change nos priorités, on recherche ce qui est lumineux, on fait plus de ce qui nous fait sentir bien, peu importe ce qu’en dira la société.

J’espère que vous vous souviendrez, de la magique que j’ai tenté de mettre dans votre zéro-cinq ans, qui a passé en coup de vent.

 

J’ai pris dans mes bras cette nouvelle maman que j’étais.

Quelle belle aventure ça a été.

»J’ai tu fais assez ? »

J’ai fais mon possible.

Je leur ai donné tout l’amour que je pouvais.

Un cadre bienveillant et aimant.

Et puis elle a pris elle aussi cette nouvelle maman d’enfants plus grands que je suis.

Celle qui fera des erreurs différentes.

Celle qui se trompera.

Celle qui fera son possible.

Qui leur donnera tout l’amour qu’elle peut.

Un cadre bienveillant et aimant.

 

Ça fait longtemps que j’ai besoin que quelqu’un me le dise.

Mais je n’attendrai plus, je suis capable de me le dire toute seule : »T’es une bonne maman, ».

 

J’ai donc pleuré un petit peu quand ils sont arrivés, que je les ai entendu débarquer de l’autobus, courir et rire dans l’entrée et que la première chose que j’ai entendu dès qu’ils ont ouvert la porte c’est : »ça sent bon maman. ».

Prête pour notre prochaine aventure les gars.

 

 

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.