Maman 2.0
J’en ai parfois voulu à mes parents de ne pas être aussi sévères avec mes sœurs et mon frère qu’avec moi. Je suis la plus vieille et ça m’a souvent fâché de voir qu’ils leur permettaient des choses qui m’avaient été formellement interdites. Je me disais que moi, je ne ferais pas la même « erreur ». Avant d’avoir un deuxième enfant je n’avais aucun doute que j’allais être la même mère pour chacun d’entre eux. Je m’étais même juré que je n’en élèverait pas un différemment de l’autre. Ce qui allait être permis et interdit au premier allait l’être pour les suivants. Puis j’ai eu mon deuxième enfant.
PAAAAACLAAAAAAAW !!
(C’était le son de ma bulle quand elle a pétée)
C’est impossible.
Non. Parce que je ne suis plus du tout la même personne qu’il y a cinq ans. Je ne suis plus la même jeune femme qui n’avait aucune idée dans quelle aventure elle s’embarquait. Je suis maintenant tout sauf cette fille qui traînait encore dans ses poches un peu de poussière d’adolescence. Tout sauf cette fille qui était une adulte depuis 10 secondes à peine .
Qui n’avait besoin des conseils de personne. Qui n’avait besoin de l’aide de personne. Je suis tout sauf cette fille qui devait prouver au monde entier qu’elle était une bonne mère. Qu’elle était la meilleure mère du monde. Je ne la reconnais plus cette fille là.
La maternité m’a appris entre autre, l’humilité.
Je suis maintenant capable de dire que je ne sais pas tout. Que je suis parfois démunie dans mon rôle de maman. J’entends les conseils. Je prend ce qui me parle. Je laisse ce qui ne me ressemble pas. Je suis maintenant capable de dire que j’apprécie l’aide qu’on m’offre. Je suis capable de dire que n’y arrive pas. Que j’ai momentanément perdu le contrôle. Sur mon ménage. Sur mon lavage. Je ne suis définitivement plus cette fille orgueilleuse et soucieuse de son image d’il y a cinq ans. Comment pourrais-je donc logiquement être la même maman aujourd’hui?
En cinq ans, tu le sais comme moi, il s’en passe des choses. Des belles et des moins belles, mais c’est ce qui fais que nous évoluons. C’est ce qui fait qu’on se trompe de chemin parfois, pour mieux reprendre celui que l’on croit le bon. C’est ce qui fait qu’on essaye des choses qui fonctionnent, d’autres qui échouent. Qu’on apprend ou pas de nos erreurs. Qu’on se relève sur le coup où qu’on attende de reprendre des forces.
C’est ce qui fait qu’on peut devenir la meilleure version de soi-même un peu plus chaque jour. En cinq ans… J’ai vieillis, j’ai maturé. J’ai pris de l’assurance dans mon rôle de maman. Mes valeurs ont évoluées au fil des expériences que j’ai vécues. Mon mode de vie à changé. Et sais tu le boute ? J’ai fais des erreurs. Un shit load d’erreurs.
La maternité m’a appris entre autre, à m’assumer.
Et c’est selon moi ce qui fait que je me sens pas mal plus équipée en tant que femme pour assumer mon rôle de cette fois-ci. Mon rôle de maman de bébé de cinq mois. Mais aussi mon rôle de maman de garçon de quatre ans. Je me connais mieux. Je n’élèves plus mes enfants d’une façon qui me permet de plaire aux autres. J’élèves mes enfants d’une façon qui me plaît à moi. D’une façon qui fait que mon cœur et ma tête sont accord. D’une façon qui me fait sentir bien. Qui me fait sentir que je joue mon rôle de maman au meilleur de mes capacités, en accord avec la femme que je deviens.
Avoir un enfant c’est jouer du mieux que l’on peut le rôle que l’on croyait devoir jouer. Avoir un deuxième enfant c’est retravailler ce même rôle, pour quelque chose de plus confortable. Pour quelque chose qui nous ressemble plus. Pour éviter de répéter les mêmes erreurs que la première fois, idéalement. J’imagine que pour le troisième enfant c’est encore une version améliorée de la même maman qui se dessine.
Et puis, les enfants vieillissent. Comme nous. Ils consolident leur personnalité. Ils accumulent des expériences à l’extérieur de nous. Ils deviennent de plus en plus leur petite personne bien unique. Je connais mes fils, je les ai tricotés. Je sais déjà que mon plus jeune aura un caractère à l’opposé de mon plus vieux. Il y déjà des choses que je dois faire différament. Parce qu’outre le fait que je suis une maman différente. Ils sont deux personnes distinctes. Et que je ne peux pas intervenir de la même façon. Tout comme mes parents ne pouvaient le faire avec mes sœurs et moi. Parce qu’en tant que parents, on s’adapte aux besoin de chacun de nos petits poussins.
Alors, papa. Alors, maman. Je veux vous dire que je comprend. J’étais votre première. J’avais le caractère le plus explosif de vos cinq enfants. J’étais la plus rebelle. Je vous remercie de m’avoir mis les limites qu’il me fallait. Afin que je puisse devenir la personne que je suis aujourd’hui.
Afin que je puisse apprendre à respecter les autres. Apprendre à me connaître. Vous n’avez pas été aussi sévères avec mes sœurs et mon frère qu’avec moi. Parce que vous n’en avez tous simplement pas eu besoin. Parce ce que vous avez eu à m’interdire des choses que les autres n’ont jamais pensé faire. Vous avez dû me mettre des limites que les autres n’auraient jamais pensé franchir. Vous étiez des parents différents. J’étais une enfant différente.
Et ce n’était pas une erreur. Je comprend aujourd’hui que j’ai simplement eu des bons parents.
Author: l’Emmèredeuse
L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.
C’est très vrai, tres juste ! Tu mets des mots sur quelquechose que je sentais sans l’analyser. Oui ! Moi aussi j’ai changé !
Vos enfants sont des « cobayes » puisque vous apprenez sur eux … et comment faite vous pour rectifier les erreurs que vous faite parce que, vous en faite des erreurs … je vous l’assure!
On en fait tous…On est pas des parents parfaits, ils ne sont pas des enfants parfaits…On crie un peu trop parfois, mais on aime, l’important est là. Nulle part ailleurs.