La douleur de Septembre.
Le mois de septembre est synonyme de rentrée chez la majorité des gens. Septembre ça sent les cahiers neufs pis les beaux crayons. Septembre c’est la motivation dans le tapis, c’est plein de bonnes résolutions. C’est les derniers rayons de soleil, qui réchauffent le cœur, qui nous font presque croire que l’été durera éternellement.
Mais ça c’est pas chez moi.
Chez moi, le mois de septembre est synonyme de tristesse. Ça sent la douleur, ça sent la mort. Septembre c’est le vide, c’est l’absence. C’est l’incompréhension reçue en héritage. Les derniers rayons de soleil de Septembre ne me réchaufferont plus jamais le cœur.
Parce qu’une bonne fois, Septembre a emmené ce qu’il restait de mon enfance et de mon innocence. Septembre s’est déguisé en cauchemars.
Septembre c’est le silence. Le repli sur soi. C’est les « pourquoi j’ai rien vu » et les « si seulement j’avais su ».
Septembre c’est le manque. C’est les non-dits. C’est le désespoir. Septembre c’est la tempête.
Et si quelqu’un lui avait dit que les tempêtes ça dure pas toute la vie. Et si quelqu’un lui avait dit que son mal de vivre pouvait être soigné. Et si quelqu’un lui avait dit ce qui l’attendait au bout du détour. Ce qui lui restait encore à vivre. Aurait-il changé d’idée ? Est-ce qu’il se serrait accroché à la vie ?
Mais non, y’avait personne pour le lui dire. Parce qu’il a gardé tout ça en dedans. Comme un « vrai » homme.
Y’a eu personne pour lui rappeler qu’il avait trois kids. Qui comptaient sur lui. Sinon, il aurait été là. À chacune de nos graduations. Sinon, il se serait pas enlevé la vie dans le sous-sol de notre maison.
Si seulement t’avais su nous le dire que t’en pouvais pu. Je ne serais pas ici, aujourd’hui, à te présenter, mon petit dernier, ton petit-fils, sur ta tombe. Par une journée de septembre beaucoup trop ensoleillée pour supporter la douleur qui irradie encore, 11 ans plus tard dans ma poitrine.
Perdre un être cher c’est douloureux. Mais perdre un être cher parce qu’il décide de s’enlever la vie, sans n’avoir lancé aucun signal d’alarme, c’est révoltant. On ne s’en remet jamais vraiment. Ça goûte la culpabilité longtemps.
Le 10 Septembre est la journée mondiale de la prévention du suicide. Osez briser les tabous. Osez briser le silence. Parce que de demander: ‘’T’es sûr que ça va?’’, ‘’Penses-tu à mourir des fois?’’ ça pourrait sauver une vie.
Ligne d’écoute :1-866-appelle
Author: l’Emmèredeuse
L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.
Wow! Quel texte touchant. Tu m’as mis les larmes aux yeux. Même si cest septembre qui est lr mois de la prévention moi, c’est le mois d’octobre qui ne sera plus jamais comme avant. Tes mots reflètent tellement ce que l’on ressent face au suicide. Merci!
Pour moi, septembre fut juillet… il y a 20ans. On a vu trop tard les signes lorsque mon père nous a quitté par choix. J’avais 17 ans.
Puis septembre fut août, il y a 4 ans. On n’a pas voulu voir les signes lorsque l’homme de ma vie, et père de 3 merveilleux enfants, nous a quitté, encore par choix. J’avais 33. Les enfants 7, 9 et 11.
Puis il y eu mon amie. Et un voisin. Et « trop d’autres »…
On vit dans un monde en quête de bonheur, alors qu’on oublie qu’il nous suffit de le créer. Il n’y a pas de potion magique! Il faut s’accrocher quand ça va mal, et apprécier/remercier quand ça va bien! Le bonheur, tout comme le temps qu’on prend ou non pour vivre, sont des choix. Et oui, même dans la plus grande noirceur, même quand on n’y croit plus, le soleil revient doucement.
Le suicide met fin à la douleur de ceux qui le commettent, mais transforme à jamais leurs survivants. Cette douleur, fais partie de ce que je suis. Pour toujours. Et je choisi d’être heureuse. Encore. Malgré vous.
Prévenons ensemble.
Parlez. Hurlez. Et osez la vie, elle est si belle. ♡
Bonsoir,
l’année dernière j’ai connu un septembre très sombre, les derniers jours de ma grande sœur (elle n’avait que 49 ans) étaient très difficile à supporter, son cancer était généralisé, elle avait choisi de ne plus se soigner, elle ne voulait plus de chimio, plus de calmants rien du tout, elle voulait juste partir, pour apaiser sa douleur et la notre,
j’essaie de ne pas y penser, de vivre ma vie, c’est ce qu’elle voulait, elle nous aimait tant, petits et grands, la vie est si courte, dure mais aussi belle,
merci beaucoup pour votre partage, tu as raison, la mort est déjà très difficile à vivre mais avec le temps on peut faire le deuil, mais le suicide est insupportable car il reste toujours des questions sans réponse,
Je partage tes sentiments de douleurs, mais j’ose un merci pour avoir touché mon cœur de ta tristesse légitime …
Dommage que le partage n’a pas été activé pour valider le ping du lien que j’avais partagé
Je ne comprends pas ?!
J’avais partagé le lien de votre article et après validation, vous auriez eu le lien de partage dans vos commentaires, je n’ai rien vu
Je viens de voir et d’approuver merci 🙂
Merci et bon dimanche