Ta première peine d’amour

Je la connais la douleur qui irradie dans tout ton corps ce matin.

C’est ton premier réveil sans lui et elle est violente, lancinante. Inhumaine. Bestiale.

Tu te dis que ça ne fait pas de sens que tu souffres autant, vous étiez d’accord tous les deux mais pourtant…

T’as l’impression que ça n’arrêtera jamais de te brûler à l’intérieur.

Que son absence te fera aussi mal dans 10 ans que maintenant.

Quand tu parles la douleur te paralyse. De dire tout haut que tu te sépares d’avec lui, c’est comme si tu sentais tous tes os se briser en même temps, comme si  ton cœur t’entendait soudainement et qu’il le réalisait pour vrai. Que c’était vrai de vrai.

Alors tu dis plus rien. Tu restes toute seule avec ta peine. Et tes doutes.

Tu te demandes si vous avez pris la bonne décision et surtout à quel moment s’est fait la première déchirure. Celle qui s’est élargie jusqu’au point de vous séparer complètement. Chacun isolé de son côté de la crevasse qu’était devenue votre couple.

Pu de papillons, pu de passion.

Tu commençais à trouver ça nice de te faire cruiser par d’autres quand tu sortais. Mais tu savais bien que c’était pas normal, parce que vous vous aimiez tellement. Avant.

Tu te tortures à réfléchir à comment vous auriez pu vous réparer. Tu ne dors pas la nuit, tu cherches à quel détour exactement, vous vous êtes perdus et tu te demandes sur quel chemin votre vie à deux aurait pu vous mener.

Vous vous étiez éloignés dernièrement c’est vrai, vous avez changé, mais vous étiez si jeunes quand l’amour est arrivé.

T’as cru pendant longtemps que t’allais finir ta vie avec lui, vous aviez même déjà choisi les noms de vos futurs enfants. Sa famille était devenue la tienne aussi, et jamais tu n’aurais pensé qu’eux aussi te manqueraient autant.

Et comme si c’était pas assez de te séparer de celui que tu pensais aimer pour la vie, y’a des amis que tu vas perdre aussi. Parce qu’avec le temps ils étaient devenus communs : les tiens les siens et les siens les tiens. Mais maintenant, ils vont tous choisir un camp. Même si y’a pas de »gentil » ni de »méchant », c’est juste comme ça que ça marche quand les gens se séparent. Les choses ne peuvent pas changer et rester les mêmes à la fois.

Quand tu penses à tout ça t’as la grosse chienne. Recommencer à zéro c’est effrayant. Se retrouver seule aussi.

Je le sais ma belle. Mais de prendre ce temps-là juste pour toi, c’est le meilleur cadeau que tu peux faire à ton petit cœur qui souffre.

Pis je le sais tellement que tu changes d’idée plusieurs fois par jour. Que le soir, toute seule dans ton lit, t’as juste envie de le texter pour qu’il vienne te réchauffer un peu. Mais tu regretterais demain. Parce que dès la seconde où il y a un doute dans ton cœur, dès que tu penses que de le quitter serait une option possible, c’est ce que tu dois faire.

Je le sais que c’est pas facile. Que ça fait mal comme ça ce peut pas de le regarder partir.

Lui, et  toutes les années de souvenirs accumulés, mais aussi toutes les premières fois que t’as vécu avec lui qui ne reviendront pas.

Pis ça ce peut que ça fasse mal longtemps. Que tu penses que t’es guérie, puis que tout d’un coup ça te happe de plein fouet à un moment où tu t’y attends pas : la tristesse, l’ennuie, les doutes, les regrets aussi.

Tu vas le voir avec une autre fille et tu vas sentir les derniers morceaux de ton cœur éclater.

Fake, ça ce peut que tu l’appelles à n’importe quelle heure de la nuit, juste pour voir s’il va répondre. Juste pour entendre sa voix avant de t’endormir. Tu penseras pas à la douleur que ça pourrait lui faire à lui, de combien ça va lui jouer dans la tête. Non, tu penses juste au répit temporaire que ça va donner à ton petit cœur à toi.

Tu vas peut-être aussi retourner chez lui, faire l’amour une dernière fois, pour vérifier qu’au fond c’est vraiment fini.

Et le départ sera d’autant plus difficile quand tu réaliseras que vous n’êtes même plus des amis.

Tu vas te traiter de conne. Tu vas t’en vouloir, mais je te le jure, on la fait toutes cette erreur là.

Je te dis tout ça ma chérie, parce que je le sais moi, que ta douleur va diminuer doucement, tranquillement. À condition que tu prennes le temps de l’apprivoiser. Que tu prennes le temps de la connaître par cœur. D’accepter de cohabiter avec elle pour un petit bout.

Et sans t’y attendre, tu te lèveras un matin avec le cœur un peu plus léger. Le soleil aura l’air d’avoir recommencé à briller.

L’amour sera redevenu une possibilité.

J’y repense souvent moi aussi. À mon premier. Je me demande comment il va. Je voudrais lui présenter mon chum et mes enfants. je voudrais qu’il me parle de lui, qu’il me raconte son histoire, depuis qu’il est parti. Pas parce que je ressens encore des sentiments amoureux, non. Plutôt parce que ce qui me reste de cette relation, c’est le souvenir des amis qu’on a été. Des deux adolescents qui sont tombés en amour et qui on a appris à aimer ensemble. Maladroitement. Des deux adolescents carencés que l’on était, qui sont devenus adultes en se tenant la main. Des adultes un peu plus forts, un peu plus construits, de par l’affection et le respect qui les liaient.

Plus aucune trace de la douleur. Plus aucune détresse en pleine nuit. J’ai même oublié le son de sa voix.

Je ne crois pas que l’on reste amoureux pour toujours de son premier amour. Je crois plutôt que c’est la nostalgie, qui nous fait idéaliser cette période de nos vies, alors que notre naiveté, nous faisait croire que l’on allait être heureux ensemble pour l’éternité. La différence avec le premier amour et  les suivants, c’est que l’on sait avec l’expérience que l’on survit à leur fin.

Je te le promet ma chérie, que dans 10 ans, ça ne te brûlera plus en dedans, en attendant je suis juste ici.

T’as pas besoin de me parler, je le sais que ça te fait manquer d’air.

Viens on va juste s’endormir collées, c’est à ça que ça sert les grandes sœurs.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.