Ce soir j’ai été une bonne mère.

OCe soir, ça fait longtemps, mais j’ai l’impression que j’ai été une bonne mère.

Pas une mère parfaite mais une bonne maman.

Je suis allée chercher le bébé plus tôt à la garderie, puis en revenant on a fait du bricolage. Ça n’en prenait pas plus pour que notre soirée prenne des allures de fête.

Je leur ai servi des restants et ils ont trouvé ça bon. Je pense que ça dépend de mon attitude à moi, de comment je leur présente ça. Je les ai servi en souriant parce que je le sais que je vais me commander de la bouffe quand ils seront couchés.

C’est pas être une mère indigne ça, non! C’est de prendre soin de moi.

Après le souper j’ai eu de l’énergie pour vider et remplir le lave vaisselle. Laver la moitié des chaudrons et faire tremper l’autre. C’est rare Pis j’étais fière.

Je les entendais se tirailler et crier, le chien jappait. Ça m’agressait, mais moins que d’habitude.

On avait fait du bricolage. Leurs yeux brillaient.

J’étais pas pressée de les coucher. J’ai profité d’eux, de leurs câlins, de leurs bisous et de leurs rires.

Mais la crise est arrivée, au beau milieu de la salle de bain. Pour une histoire de bas.

J’ai haussé le ton, compté jusqu’à trois et maintenu ma conséquence. Selon lui j’étais pas une bonne maman.

Mais moi je pense qu’il a appris quelque chose.

Y’a des fois où je laisse passer, où je lâche prise pour survivre, mais ce soir je savais que j’étais capable d’intervenir sans déborder.

Mes garçons n’ont pas une femme parfaite comme mère. Elle a beaucoup de petits travers et c’est parfait ainsi.

Je ne voudrais pas que mes enfants grandissent en ayant l’impression qu’ils doivent être parfaits, et toute la pression qui va avec.

Ils ont une mère qui fait des erreurs et qui les réparent. Qui s’excuse et qui pleure de fatigue parfois. Une mère imparfaite, mais qui les aime tellement que ça fait mal, une maman qui donnerait sa vie contre la leur.

Je veux qu’ils sachent que c’est correct d’être brouillon quand on a trop d’idée. Que l’important c’est de les mener une à la fois à bien.

Je veux qu’ils sachent que c’est correct d’échouer, que souvent quelque chose de plus beau nous attend ailleurs, que les messins que l’on apprend nous rendent plus riche.

Je veux qu’ils sachent qu’ils doivent rester eux-mêmes et qu’un jour une autre femme que moi va les aimer malgré leurs défauts.

Je veux qu’ils soient vrais.
Tristes quand ils sont tristes.
Apeurés quand ils ont peur.
Amoureux quand ils le sont.
Heureux à tous le jours.

Je suis pas une mère parfaite.
J’ai trois brassées de lavages de pas faites.
Mais ce soir, je suis fière de la maman que j’ai été.

Pis ça, je me le suis pas assez dit dans la dernière année.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.