Ce moment-là.

Je le sens, arriver doucement. Ce moment-là. Celui où mon corps ne sera plus ton seul refuge. Où malgré tous ses efforts, il ne suffira plus à te faire grandir. Où tu t’abreuveras ailleurs qu’à même la source de mon dévouement. Où tu te nourriras ailleurs que dans la chaleur de de mes bras. 

Je le sens arriver doucement. Ce moment-là. Où tu t’assoupiras dans le calme de ta chambre. « Comme un grand ».  Dans ce décor que j’ai créé pour toi. Alors que je t’attendais, impatiemment. Je ne suis pas prête à ce que tu dormes loin de moi. Je m’endors au son du battement de ton cœur depuis plus d’un an. Je t’écoute dormir la nuit. Je te regarde respirer. Tu t’étire un peu juste pour me toucher du bout du doigt. Sentir ma présence. Et ça me fait du bien autant qu’à toi. Tu es encore un peu moi. Je suis encore un peu toi. 

Je t’aime de toutes mes faiblesses. Du mieux que je peux, peut-être mal parfois. T’es une petite âme complexe. Toute en contrastes. Éclatante de force et vulnérable à la fois. J’ai compris que tes yeux étaient le reflet des miens, que plus que les autres probablement, tu avais besoin de réconfort. Mais, je sens doucement arriver le moment, où je devrai t’apprendre, à te passer de moi. Un peu plus chaque jour. Ça me fait déjà mal. Je ne sais pas de nous deux, pour qui ce sera le plus difficile.

Je sais que tout ira très vite à partir de ce moment-là. Je le sais, parce que je l’ai déjà vécu. Et je n’avais pas réalisé à quel point ce fut difficile avant de m’apprêter à le vivre de nouveau. Parce que j’en ai pas assez profité la première fois. Parce que je regrette. Parce que je donnerais tout pour retourner en arrière. 

Bientôt tu vas te tourner. Ramper, te lever. Grimper, marcher, courir. Manger, découvrir, explorer. Parler. J’ai l’impression de tout redécouvrir avec toi. Ça goûte un peu la tristesse, beaucoup le regret. 

J’étire le temps. Je te garde une nuit de plus avec moi. Tu ne goûteras pas à l’avoine encore ce matin. Parce que je c’est moi qui n’est pas prête.  Parce qu’en vieillissant, je suis une maman plus vraie, plus assumée. Je fais les choses différemment de la première fois. Parce que je vois la vie autrement. Parce que j’ai appris surtout que le temps filera à toute allure et que j’oublierai un jour ou l’autre, sans m’en rendre compte, ta délicieuse odeur de bébé.

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Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.