Journal de mon infertilité | un cycle de traitement pour les ovaires polykystiques.

  1. Crédit photo : Robbie photographie

J’ai vu le médecin aujourd’hui, enfin. Je commence la médication demain, enfin.

Pour déclencher mes règles que je n’ai pas eu depuis plus de 9 mois d’abord, puis pour provoquer mon ovulation ensuite. J’ai le cœur plein d’espoir. Au fond de moi, je sais que ça va fonctionner.

On s’aime ben trop pour ne pas réussir à se tricoter un autre petit bébé.

J’ai mal à la tête  depuis 4 jours. Des nausées presque constantes. Je sais que c’est du à la grande quantité de progestérone dans mon corps. Je me sens irritable. Je suis fatiguée. Les enfants sont survoltés. J’aimerais que mon chum comprenne ce qui ce passe dans mon corps. Ce que j’endure pour pouvoir porter son bébé.

Les symptômes sont pires de jour en jour. J’ai eu des étourdissements aujourd’hui pendant que je conduisais. C’est ma dernière dose de cette hormone-là demain. Je devrais me sentir mieux bientôt.

J’ai terminé la première médication il y a 6 jours. Mes règles devaient arriver dans les 7 jours suivant la dernière dose. Toujours rien. Et si ça ne fonctionnait pas, ou plus jamais ? Je n’aurai peut-être jamais d’autre enfant. J’ai envie de tout casser. POURQUOI? Pourquoi moi ? Pourquoi nous ?

 

Jour 2.

Mes règles sont arrivées hier, enfin. Tout doucement, puis elles sont devenues violentes rapidement. J’ai tellement mal au ventre, j’ai l’impression que tout mon intérieur va me sortir d’entre les jambes à tout moment.

 

Jour 3.

Je commence aujourd’hui l’hormone qui me fera ovuler. J’ai le sentiment que ça va fonctionner du premier coup.

 

Jour 4.

Je suis en Hémorragie, j’ai mal. Tellement mal. Je me lève aux heures et demi la nuit pour me changer. J’ai même du réveiller mon chum cette nuit pour changer les draps. Je dors sur 3 serviettes de bain, au cas-où… L’enfer. Je me sens si faible..

 

Jour 5.

On a une soirée corporative demain. Ma robe est blanche. Impossible que je puisse penser la porter. Je n’ai rien d’autre à me mettre. La tempête dans mon ventre ne se calme pas.

Je suis faible. Bête. je n’ai plus aucune patience. Ni avec mes enfants, ni avec mon chum. Je ne me comprend plus. J’ai des nausées à la journée longue. J’aimerais expliquer à Guillaume comment je me sens, mais je n’en ai même pas la force. Je garde mon énergie pour moi.

 

Jour 6.

J’ai vomis mes hormones ce matin, je ne savais pas quoi faire, mes doses sont calculées, j’imagine que ce mois-ci est foutu. Il y avait une femme enceinte à notre soirée. Elle a flatté son beau ventre rond pendant tout le repas. Je ne pouvais pas m’empêcher de la regarder. De l’envier. Je ne revivrai peut-être jamais ces doux moments. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps cette nuit.

 

Jour 7.

Dernière dose, enfin. Mes yeux sont hypersensibles, je pleure sans arrêt dès que le soleil sort.

Je dois me concentrer pour que ça fonctionne, focusser sur le positif. Je ne veux pas revivre cet enfer le mois prochain. Je ne suis pas certaine d’en avoir la force. Mon corps est fatigué.

 

Jour 12.

Devoir faire tu-sais-quoi au bon moment, ça tue la spontanéité, la passion. Je devrais ovuler sous peu. Rien de frivole là-dedans…

 

Jour 23.

J’ai fais un premier test de grossesse ce matin. Évidemment il était négatif. Mais j’ai lu sur internet que certaines femmes testaient positif aussi tôt que 9 jours après leur ovulation. Pas de chance que ce soit mon cas, mais je me sens enceinte. C’est clairement un faux négatif.

 

Jour 29.

Je teste compulsivement depuis presqu’une semaine. Tous les jours. Plusieurs fois par jour.

Il y en a un qui a un qui a eu l’air positif. Je veux dire, même mon chum voyait la deuxième ligne.

Les autres tous négatifs. Clairement défectueux.

J’ai l’air d’une crisse de folle avec ma flash light à regarder mes tests de grossesse pendant des heures.

À les démonter pour mieux voir.

À prendre des photos sur lesquelles je modifie les couleur dans l’espoir de peut-être voir une ligne. Enfin.

Je dors presque plus. J’ai de la misère à m’endurer moi-même.

Je ne veux absolument pas revivre ça le mois prochain. Je crois que je vais abandonner le projet. Adopter un chien.

 

Jour 30.

J’ai des crampes. C’est pas vraiment des crampes menstruelles. Peut-être que c’est le bébé qui s’accroche ?

Peut-être que j’au ovulé en retard ? Mais on a tu fait l’amour au bon moment si c’est le cas ?

 

Jour 31.

J’ai mal au cœur. Je dois être enceinte.

J’ai mal aux seins. Ils sont plus gros non ?

 

Jour 32.

Tous mes tests sont négatifs. J’espère au moins que mes règles arriveront d’elles-même.

Le mois prochain c’est le bon, je le sens.

 

Jour 33.

J’ai rêvé que je faisais un test de grossesse et il était vraiment foncé. Il est apparu en 1 seconde et il illuminait dans le noir. C’est peut-être un signe.

 

Jour 35.

J’ai réussi à tenir deux jours sans tester. J’ai dépensé 200$ en tests de grossesse ce mois-ci.

Ils sont tous négatifs. Ma tête le sait que c’est terminé pour ce mois-ci.

Mais mon cœur est encore gonflé d’espoir.

 

Jour 36

J’ai recommencé la médication pour déclencher mes règles aujourd’hui. J’ai eu beau dire que je ne me sentais pas prête à revivre ceci tout le mois dernier… mais, je le ressens dans toute mon âme qu’il y a un troisième bébé qui m’attend quelque part. Je l’aime déjà.  Pis cet amour-là est plus gros que tous les maux de ventre, les saignements abondants, les étourdissements, les nausées et les maux de tête du monde.

 

Je me couche ce soir le cœur plein d’espoir. Je le sais que j’ai un long mois devant moi, mais ce soir, ça goûte doux.

 

 

 

*Note, ceci est le journal de mon cycle du mois d’octobre 2016, aujourd’hui, le 26 mars 2017, je ne suis toujours pas enceinte… Mon corps a besoin d’un peu de repos. Et ça me brise le cœur tous les jours un peu plus d’avoir le ventre vide.

 

 

 

Merci à Vicky Aubin Pour la mise en beauté avec les produits Mary Kay.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.