Les ovaires Polykystiques et l’infertilité | L’histoire de Léa.
Crédit photo : Robbie photographie
Léa a répondu à mon appel sur le blogue lorsque je cherchais des femmes prêtes à témoigner sur leur vécu d’infertilité. Son histoire m’a immédiatement touchée puisqu’elle ressemble étrangement à la mienne, nous qui avons le même diagnostique, soit le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Le SOPK est un désordre hormonal qui apparaît à l’adolescence et qui dans ses nombreux effets secondaires entraîne l’infertilité. Si tu veux en savoir plus je trouve que ce petit guide explique très bien les nombreuses facettes de cette maladie quand même (malheureusement) assez répandue : SOPK guide pratique .
Tout comme c’est arrivé pour moi, Léa a compris que quelque chose clochait avec elle lorsqu’elle a cessé de prendre un contraceptif oral. Ses cycles menstruels se sont mis à n’avoir aucun sens et duraient entre 10 et 90 jours. Elle a aussi connu une prise de poids importante, comme la majorité des femmes souffrant du SOPK lorsqu’elles arrêtent de prendre un contraceptif hormonal. Parce qu’en faits, la meilleure façon de contrôler le SOPK, c’est en prenant »la pilule » pas très pratique quand tu veux fabriquer un bébé !
Léa se présente comme une femme qui aime faire les choses »dans l’ordre » et correctement. Elle aime profiter de la vie et de ses petits bonheurs : voyager et jouer au hockey. Elle a grandit dans une famille ou la politesse, la bonne humeur, le travail et la générosité étaient valorisés. Elle s’implique donc naturellement dans sa communauté et travaille dans le milieu de l’intervention. Léa, c’est une bonne et personne, et on le comprend dès que l’on aperçoit son sourire éclatant et ses yeux pétillants.
On dit toujours que quand on fait le bien autour de soi, il nous revient.
Ce fut donc tout un choc pour elle d’apprendre qu’elle était infertile.
C’était totalement injuste de savoir que la vie allait peut-être lui refuser ce qu’elle désirait le plus : un bébé.
Dès l’annonce de son diagnostique, Léa mentionne être allée cogner à la porte de son CLSC pour obtenir un soutien psychologique. C’est selon elle »la meilleure décision de sa vie ». Ils l’ont aidée à passer au travers de ce deuil et elle insiste : »oui c’est un vrai deuil ». Un deuil du petit bébé qui ne sera jamais fabriqué à la maison, dans l’intimité, la chaleur et la passion. Et un deuil du bébé qu’on ne rencontrera peut-être jamais.
«Le plus difficile quand tu es infertile, c’est de subir le jugement des gens. J’ai, par exemple, lu des billets de blogue à propos des femmes sans enfants qui m’ont fait mal. Parce que je n’étais pas sans enfant par choix. C’est difficile d’être dans la vingtaine, en couple, d’avoir une maison… d’être prêts à fonder une famille et de ne pas réussir à avoir d’enfants. Parce que la société veut que tu en ailles, parce que les gens te disent constamment que ta maladie est dans ta tête, que tu devrais adopter ou encore que si tu lâches prise un peu, que tu vas tomber enceinte. Que »tu veux trop ». C’est tellement difficile déjà… mais l’incompréhension et le jugement des proches, c’est clairement ça le plus dur.»
Elle s’est ensuite sentie prête à se battre pour pouvoir serrer un jour son bébé dans ses bras, et s’est lancée dans l’aventure des traitements de fertilité, qui n’a pas été de tout repos… Léa raconte avoir eu beaucoup d’effets secondaires dus à la médication. Les mauvaises nouvelles s’enchaînaient et les complications médicales achevaient de mettre son espoir à l’épreuve. En plus des absences répétées au travail pour les examens et des nombreuses injections, son infertilité ne rimait qu’à une chose : l’échec pur et simple. Mais sa nature d’éternelle positive a vite repris le dessus. Lorsqu’on lui demande ce qui lui a permis de passer au travers cette période difficile, elle répond : l’humour.
«J’ai décidé de continuer à aimer la vie quand même et d’envoyer promener l’infertilité. Je me suis investie à fond dans mes passions, je me suis même déjà injecté mes hormones dans la chambre d’hockey juste avant un match. J’ai sauté en parachute, fait des road trip… Je n’allais pas laisser le SOPK me définir.»
Elle est inspirante han cette Léa ? Si tu es dans la même position qu’elle, elle a quelques précieux conseils pour toi :
«Trouve-toi un réseau de support, dans mon cas, le groupe des femmes infertiles du Québec est devenu une vraie famille. Sans elles ça aurait été totalement différent. N’arrête pas de vivre. Fonce ! Fais tout ce que tu as envie de faire et surtout ce que tu n’as jamais osé faire. N’arrête JAMAIS d’y croire. Je voudrais aussi dire aux conjoints que même si vous vous sentez souvent impuissants, juste le fait que vous soyez là… ça change tout ! Au final, l’infertilité a solidifiée mon couple. Elle m’a appris à me dépasser et à profiter de la vie… Et elle m’a bien récompensée… 6 inséminations, bien des pleurs et des frousses, 10 000 $ et 3 ans plus tard… Je serai enfin maman dans quelques mois… :)»
«Pour avoir le même résultat, je recommencerais sans aucun doute. Mais je ne recommencerai pas le processus pour avoir un deuxième enfant. J’ai l’impression que les gens pensent que le mystère est enfin résolu, que je suis »guérie » je n’ai pas encore accouchée qu’on me parle du prochain bébé… Personne ne semble réaliser que les traitements sont extrêmement coûteux, tant financièrement que psychologiquement. Je préfère me concentrer totalement sur mon enfant à naître que de mettre mon énergie sur un espoir, et ce, même si j’ai toujours souhaité avoir une famille de 4 enfants.»
Merci à Vicky Aubin pour la mise en beauté avec les produits Mary Kay.
Author: l’Emmèredeuse
L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.
Wow… Je fond en larmes…j’aurais pu écrire ce texte…sauf que moi…un jour le SOPK a pris le dessus, je n’en pouvais plus après 13 ans et plusieurs FC, j’abandonnais…mais la vie m’a montrée qu’il faut toujours garder espoir…suite au décès de mon beau-père qui m’avait dit 1 mois plus tôt »je donnerais ma vie pour que vous ayiez un enfant »…3 mois après son décès, une petite merveille, notre miracle s’est pointé le bout du nez, elle a 2 ans 1/2!
Merci pour ce texte, pour la 1ère fois je ne me sens plus seule et « bizarre »
Nancy
Tellement beau se texte…!
Je le lis en ayant les yeux plein d’eau car je suis en train de passer par le même chemin…. Ce n’est tellement pas facile ! Se genre de texte aide à donner un certain petit espoir….
Toutes mes félicitations !
Il y a quelques semaines, j’ai été finalement diagnostiqué avec le SOPK. Je ne suis pas rendu au moment dans ma vie où je suis prête à fonder une famille, mais une chose est sur je veux des enfants. Ça m’a fait du bien de lire sur quelqu’un qui a le même syndrome que moi et qui n’a pas laché prise.
Merci, de donner espoir aux femmes.
Et félicitation à Léa pour son petit bébe a venir très bientôt !
J ai la même histoire, le même parcours, les mêmes souffrances.moi j ai la chance que « ça » ( je ne sais pas quel ça…. Y en a eu tellement) a fini par fonctionner . . 3 ans après, une fois le deuil fait, l agrément pour l adoption obtenu, le mariage en cours car il faut être mariés pour adopter…..mais tout Ça s est soldé par un divorce car au final il n y avait plus de « nous » a cause de tout ça…. On avait appris a vivre avec les traitements….. Pour les traitements.. En fonction des traitements.on n a plus jamais su faire sans apres bizarrement…. .alors oui je suis la plus heureuse des mamans mais on imagine pas la douleur physique, psychologique et les conséquences que tout cela engendre.
Coucou les filles. J ai découvert ce problème il y a 9 mois en changeant de gynécologue car celui qui me suivait depuis des années ne me l a jamais mentionne. J ai eu une infection non diagnostiquée par celui ci, du coup voisine me recommande le sien et hop prélèvement vaginal pour voir et échographie c est là qu’il m a dit que j avais le SOPK. Je n avais jamais entendu parler jusqu’à ce jour. J ai pu malgré tout tomber enceinte naturellement de mes deux enfants dès mon premier cycle à chaque fois. Sans aucune stimulation ovarienne, je me rends compte de la chance que j ai eu car j ai toujours eu des règles environ tous les 45-60 jours. Je me suis jamais posée la question. Le point négatif a été la prise de poids car il m a mit sous stérilet cuivre or la seule contraception adaptée était la pilule, maintenant le nouveau gygy m a dit vous maigrissez et après on vous mettra sous pilule pour éviter les risque de thromboses et compagnie.
en réalité ce qui nous réunis tous dans ce texte, c’est qu’à un moment ou un autre le SOPK prend tellement de place dans notre vie qu’on passe à côté du meilleur, celui d’apprécier des moments plutôt cool , autres que la déception qu’on éprouve face à un teste de grossesse négative! moi g pu avoir un enfant il a 4ans et demi, je l’ai eu près 3 ans d’attente, et c’est vrai ce que dit la dame ans son récit je prenais des contraceptifs oraux alors je ne voyais pas vraiment l’impact de la maladie, ce n’est qu’après les avoir arrêté que les symptômes ont fait surface, prise de poids énorme, fausses couches, désordre hormonal qui a déclenché une thyroïdite, une hypertension…etc, je veux retrouver la même détermination qu’avant pour tomber enceinte, mais je n’y arrive plus, je n’ai pas envie que mon fils se retrouve tout seule mais je n’ai plus assez de force pour refaire le même parcours (injections, médicaments, déception, …) pour avoir un autre bébé. je crois que un me suffira.