L’endométriose et l’infertilité | L’histoire de Fanny-Gabrielle.

crédit photo : Robbie photographie

J’ai rencontré Fanny-Gabrielle au CEGEP. Déjà, elle avait l’âme d’une combattante. Prête à dénoncer toute forme d’injustice, prête à prêter sa voix à ceux qui manquaient de courage. D’une franchise parfois déconcertante, d’une loyauté hors du commun… Fanny-Gabrielle est une femme comme il s’en fait peu. Combattive et sensible à la fois, authentique et d’une humanité sans bornes… elle fera un jour, je le souhaite de tout mon coeur, une excellente maman.

Ça fait maintenant 7 ans, que Fanny-Gabrielle a eu son diagnostique d’endométriose, elle avait alors 20 ans. Après plus de 7 gynécologues et des douleurs mois après mois, ce fut à la fois un soulagement d’être enfin prise au sérieux et un choc d’apprendre que ses douleurs avaient un nom et surtout des conséquences graves. Lors de sa première opération, on lui a expliqué que la maladie allait s’étendre… et grandement affecter sa fertilité.

Mais ce n’est que depuis quelques années que le deuil de sa fertilité, et peut-être même de la maternité se fait le plus douloureux.

«J’ai d’abord encaissé le choc de la maladie elle-même, puis au fil des ans, j’ai encaissé les deuils reliés à l’endométriose. Le plus grand étant l’infertilité. Pour moi, c’est encore inacceptable que d’être infertile. Et de penser que je ne serai peut-être pas mère, c’est INCONCEVABLE. Je ressens énormément de tristesse, et depuis l’adoption de la loi 20 (le gouvernement ne rembourse plus les frais de fécondation in-vitro depuis 2015) je vis un grand sentiment d’injustice, l’organisation mondiale de la santé définit l’infertilité comme étant une maladie. Je ne comprend pas comment le gouvernement peut se permettre de nous priver des traitements que l’on a besoin alors qu’il paie pour les ligatures des trompes et les vasectomies… Je trouve cela terrible que le gouvernement agisse avec discrimation, qu’il abandonne les couples infertiles, parce que nous n’avons pas demandé ce qui nous arrive. C’est terrible de voir que le rêve d’une vie est inaccessible dû à une cause médicale.»

L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique de l’endomètre, dont on ne peut pas guérir. Elle cause de violentes douleurs pelviennes et peut s’étendre aux autres organes et envahir le corps : trompes, ovaires, intérieur et extérieur de l’utérus, vessie, colon, intestins et cul de sac de douglas, pour ne nommer que ceux-ci, ceux atteints dans le cas de Fanny-Gabrielle.

«Dans mon cas, c’est la douleur physique qui affecte le plus mon quotidien. Je ne peux rien planifier d’avance puisque mon état change de jour en jour, même d’heure en heure. C’est très difficile à môn âge, alors que je devrais être en pleine possession de mon corps et de mes moyens, il y a des jours ou je n’arrive pas à sortir du lit. Je me sens tellement vieille… C’est ce qui m’emmène à vivre des journées plus difficile moralement.»

Fanny-Gabrielle en vient à me parler de la fameuse incompréhension. Celle des proches… Des proches mal informés, qui n’ont aucune idée de l’agressivité que la maladie peut avoir. De l’incompréhension des amies qui se sont éloignées par peur de la blesser en devenant mamans elles-mêmes. De l’incompréhension, de la banalisation et du jugement aussi.  Un autre mot revient souvent dans le discours de Fanny-Gabrielle : la détresse. Oui, de la détresse psychologique. De ne pas réussir à donner la vie, de faire le deuil d’une maternité. De se sentir comme une femme incomplète. L’infertilité affecte la féminité, les relations interpersonnelles et mène très souvent à un sentiment d’isolement.

 

 

Fanny-Gabrielle se fait un devoir d’informer les gens à propos de l’endométriose et de l’infertilité. C’est sa façon de briser les tabous, de faire connaître la maladie et d’espérer que la banalisation de celle-ci s’estompe. Elle s’est d’ailleurs impliquée pour organiser la première marche de l’endométriose à Montréal. Cette année ce n’est pas possible, son état de santé ne lui permet tout simplement pas. »L’endo-marche » aura lieu le 13 mai cette année je vous met le lien de l’événement Facebook avec toutes les informations juste ici .

 

 

 

Elle est d’ailleurs collaboratrice au blogue Ma famille mon chaos , elle y parle de son infertilité ouvertement. Je vous recommande particulièrement ce billet qui m’a particulièrement touché, me rappelant une période de ma vie difficile, avant d’avoir des enfants il est juste  ici  »L’intruse ».

Et malgré tout, parler de son infertilité et de sa maladie reste douloureux, ça la rend souvent émotive… Mais elle reste une amoureuse de la vie aux yeux pétillants de joie de vivre. Une femme inspirante. Qui vit au jour le jour avec son amoureux et ses »enfants chiens » qui posent un petit baume sur sa douleur physique et psychologique.

«Dans 5 ans, je me vois comme une mère de famille. Je n’imagine pas ma vie sans enfant. Je refuse de renoncer à ce rêve que je chéris depuis ma tendre enfance. J’ai toujours voulu une vie de famille, simple et authentique, avec l’homme que j’aime. Je me projette comme maman, transmettant à mes enfants mes valeurs et les apprentissages de la vie, évoluant avec eux au fil des jours.»

Bientôt, Fanny-Gabrielle et son conjoint entameront des démarches pour évaluer si son état de santé pourra dans un avenir rapproché lui permettre de tenter sa chance de devenir maman par procréation assistée, son seul espoir. Je lui souhaite donc la meilleure des chances et leur envoie une bonne dose d’amour et de courage.

 

Pour en savoir plus sur l’endométriose je vous invite à visiter le site d’endométriose Québec qui est une vraie belle d’information.

 

Merci à Vicky Aubin pour la mise en beauté avec les produits Mary Kay.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.