Et si on était seulement des mères ?
Et si on était seulement des mères, sans rien après.
Sans étiquette, sans catégorie. Sans clan, sans secte, sans école de pensée.
On as tu vraiment besoin de se classer entre nous par »sortes » de maman et de se mettre les unes les autres dans des petites boîtes desquelles il est si difficile de sortir ?
Pourquoi on ressent tellement besoin de se classifier, de se comparer, de se juger ?
C’est tellement plus facile de se regrouper entre humains qui se ressemblent, je sais.
L’inconnu, c’est terrifiant, je le comprends.
Mais il y a quelque chose d’autre à comprendre : nous avons tous cette même merveilleuse chose qui nous rassemble : notre amour de nos enfant.
On est toutes des mamans. On veut toutes la même chose : leur bonheur.
On fait toutes notre possible, on donne notre 100% chaque jour.
Et puis moi, l’extrémisme, sous toutes ses formes, ça me fait peur. Il véhicule une fermeture d’esprit, une certaine façon de penser que ce que l’on est, ce que l’on fait et ce en quoi on croit, c’est le best des best. C’est LA vérité, c’est LA façon de faire. Ceux qui ne pensent pas comme nous sont pas normaux.
C’est juste des caves.
C’est sous entendre que nous, on a trouvé la vraie façon d’être une bonne maman. Pis j’aime pas ça.
Alors voilà pourquoi je ressens un malaise, quand tu te proclames mère »indigne », »fit mom », »mom boss », »maman grano », »maman maternante proximale » ou quand tu me traites de mère parfaite (laisse-moi rire un peu).
La vérité c’est que c’est impossible d’être à 100% une seule catégorie de maman.
Moi, je suis »indigne » à mes heures, (au sens où les »mères indignes et fières de l’être » l’entendent là. Je parle des mères qui reculent les cadrans de la maison pour faire croire à leurs enfants qui est l’heure d’aller se coucher, parce qu’elles veulent boire du vin à même la bouteille la, pas des vraies mères indignes qui nourrissent leurs enfants à la bouffe à chien, qui les torturent physiquement et les attachent dans leurs lits pour aller boire un coup au bar du coin… Tsé des fois il faut faire attention aux mots qu’on emploie pour se décrire, mais ça c’est un autre débat).
Bref je dois être une tabarouette de mauvaise mère. Je pense même que je suis une coche de plus que la gang des »mères indignes » je couche pas mes enfants plus tôt si j’ai le goût de boire une coupe de vin… Je me la sers pendant qu’ils jouent dans le bain. Mes enfants mangent du Mcdo beaucoup plus souvent qu’une fois par mois année. Pis des céréales pour souper c’est très normal chez nous. Pis en plus, sais tu quoi ? Des fois, ça m’arrive quand ça fait quarante-douze fois que je répète : »tention ! tu vas tomber »… de les laisser se planter.
Est-ce que je suis une mère »indigne » ? Non. Certainement pas.
Ça m’arrive de faire des recettes granos. Mais le reste de la semaine mes enfants mangent du sucre. J’utilise des tampons démaquillants et des serviettes féminines lavables, des sacs à collation réutilisables. Des nettoyants biologiques. Mais pas tout le temps. Pas tous les jours. Je fais quand même ma part pour la planète.
Je serai jamais acceptée dans le club des mères granos, et c’est correct comme ça.
J’ai allaité mes garçons le plus longtemps possible. On pratique le cododo régulièrement et le portage le plus souvent possible. Je n’ai utilisé aucune technique de »sleep training » avec mes enfants, je ne suis pas du tout pour les méthodes de type 5-10-15. Je n’ai jamais laissé mes bébés pleurer pour les »casser ». Mais je laisse les autres mères vivre. Pis élever leurs kids comme elles le pensent. Je les jugent pas, et j’attend la même chose en retour.
Je ne crois pas que je suis une mère »maternante-proximale » pure et dure. Parce que je ne défend pas mes croyances et mes façons de faire à outrance.
Je suis une »Mom Boss ». Je travaille fort. Ma réussite je la dois à moi seule.
Et oubliez ça, je suis juste pas une »fit mom ».
Être juste une maman, c’est vraiment plus chouette que d’être une maman de catégorie.
Parce que ça nous permet de faire des erreurs. D’ajuster notre façon de s’occuper de nos enfants selon ce qu’on ressent. Parce qu’il n’y a pas un enfant d’identique, pas plus que deux journées se ressemblent.
Prendre le meilleur de chacun. Faire son possible.
Et si on était juste des mamans ? Et qu’on se reconnaissait entre nous ? Qu’on se distribuait des high-five ?
Maman qui donnent le biberon, maman qui allaite. Maman qui reste à la maison, maman à la carrière florissante.
Maman tout court.
Belle maman qui fait bien ça. Libère-toi de ton étiquette, sors de ta petite boîte.
La vie va goûter pas mal meilleur, je te le garanti.
Author: l’Emmèredeuse
L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.