À toi, qui élève des filles
Je m’adresse à vous. Les parents de filles.
Moi je suis une maman de garçons et quand je les ai eu, on m’a dit que c’était plus facile élever des gars.
« Juste une queue à surveiller » qu’ils disaient.
Et j’ai trouvé ça tellement réductionniste.
Comme si y’allait avoir plein de queues. Comme si y’allait falloir les surveiller.
J’ai pas trouvé ça drôle. Pis ça m’a pas rassuré.
Au contraire.
Non, je trouve pas ça facile élever les hommes de demain. En étant moi-même une femme je veux dire.
Une femme, aux tendances féministes. C’est l’esprit et la conscience bien ouverte que je fais grandir mes petits garçons.
Je les lâche pas une seconde.
« Non ça veut dire non. C’est pas un « encore » déguisé. »
Ça fait 5 ans que je suis maman et autant de temps que je parle de consentement.
Avec ceux qui tentaient de forcer mon bambin à donner bisous et câlins.
Et maintenant avec lui.
À la maison, on parle d’égalité.
On parle d’homosexualité.
Je prend mon rôle au sérieux : élever les garçons de demain. C’est Pas rien.
Et c’est là que je me trompe je pense.
Un peu. Peut-être.
Et puis je me demande c’est comment élever une fille.
Pourquoi on élève pas juste des enfants.
Équitablement. Pour l’égalité.
En enfant.
Point barre.
Un consentement c’est un consentement.
Un agresseur c’est un agresseur.
Peu importe son genre.
Je vis un gros malaise sérieusement, parce que j’ai l’impression que mes garçons sont déjà catégorisés comme des futurs agresseurs. Comme des futurs déviants sexuel pas capable de se retenir même si la fille dit non.
Je suis pas plus à l’aise avec le portrait de la fille toujours victime non plus.
J’apprends à mes garçons à dire non. Et à respecter le non.
Pouvez-vous s’il vous plaît expliquer à vos filles la même chose?
Pas juste « si un garçon te demande de voir/toucher. Et que t’as pas envie tu dis non. C’est personnel. » Mais aussi : si tu demandes de voir/toucher et que la personne te dis non. C’est non. C’est personnel. » .
Que ce n’est pas parce que vous les couvrez de cossins à l’effigie de princesses qu’elles en sont ni qu’elles ont besoin d’être sauvées.
J’enseigne à mes fils qu’ils ne sont pas des super-héros et que leur genre ne leur garanti pas un statut spécial.
Dites à vos filles que les garçons n’ont pas besoin de faire un gros salaire pour être un bon mari. Elles sont capables de gagner leur propre argent.
Que si elles veulent être traitées égales aux hommes, elles doivent se considérer comme tel.
Se battre contre les injustices.
Et mes garçons se batteront à leurs côtés.
Comme tous les autres enfants élevés aussi par des mamans qui se sentent concernées.
Si un jour j’ai une fille, je l’élèverai exactement comme mes garçons. Et je laisserai ses frères lui apprendre à donner le change.
Author: l’Emmèredeuse
L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.
Salut Catherine,
Je suis maman de trois filles (16, 22 et 26) et d’un garçon de 12, trois jeunes femmes solides, tendres et courageuses, un garçon solide, tendre et courageux. Un jeune guerrier qui a été élevé en très grande partie dans une maison de filles (dont par une maman monoparentale un énorme bout de temps), qui a entendu parler des dérapes de ses soeurs (on en fait toutes et tous)et des bons et mauvais coup de leurs chums. Un jeune qui veille sur les autres sans s’oublier ou se laisser marcher sur les pieds. En fait, ses grandes soeurs ont elles aussi ce trait de caractère. Sur trois filles j’en ai eu une qui a trippé solide sur les princesses les 10 premières années de sa vie, une qui est la bouncer, l’intuitive et la grano depuis toujours et une autre qui vit de liberté et de nature. Les trois ont un peu de tous ces ingrédients (et bien d’autres), chacune selon leur dosage personnel. Chacune est tellement différente des autres. Idem pour fiston. Ce p’tit bout full testostérone et verbomoteur depuis le commencement, actif au max, qui marie folie, humour, sports et thugh life d’une façon bien à lui a changé bien des choses dans ma vie.
Plus facile d’élever des gars? Vraiment pas sûre… Anyway, facilité et « bien guider et accompagner nos enfants » ne vont pas vraiment de paire. 😉
Chez-nous aussi le consentement est un sujet ramené sur la table aussi souvent que nécessaire. Pour elles comme pour lui. La maman louve-cougar-ourse en moi a farouchement fait respecter leur bulle personnelle en tant que nouveau-né, bébé, bambin puis jeune enfant. Tout comme tu as fait pour les tiens.
Et perso, je crois que ça, c’est mettre la table pour le consentement.
Ok. J’arrête. Je voulais simplement joindre mon hurlement de maman-louve au tien.
Gars ou filles, élever et accompagner des enfants à cette époque est un enjeu de taille. Mais oh tellement trippant et motivant! <3