Infertilité : du diagnostic à l’heureux dénouement | L’histoire de Cindy

À l’automne dernier, au moment où j’ai vu passer sur les réseaux sociaux que l’emMèredeuse était à la recherche de témoignages sur l’infertilité, je venais tout juste d’obtenir mon diagnostic officiel. Le mélange d’émotions que je ressentais à ce moment-là m’a convaincu d’envoyer ma candidature. Je me suis dit que de mettre des mots sur mes sentiments et mes peurs tout en ayant la possibilité de faire comprendre à d’autres qu’elles n’étaient pas seules était sans doute une bonne solution.

Pour me présenter brièvement, j’ai 24 ans, je suis adjointe administrative à temps plein et blogueuse à temps partiel, par passion. Je suis à la tête du blogue Citron & Fleurs depuis un peu plus d’un an. J’aime un peu trop les jujubes, le thé, les livres et le cocooning. Je n’ai jamais été une fille de caractère, mais je n’hésite pas à foncer pour réaliser les projets qui me tiennent à cœur.

Lorsque j’ai arrêté la pilule contraceptive au printemps 2015, parce qu’elle me donnait des maux de cœur, j’étais loin de me douter de ce qui m’attendait. Oui, nous voulions des enfants très jeunes (j’avais 22 ans à l’époque), mais nous n’étions pas stressés, nous avions comme plan de laisser aller les choses naturellement. Après environ 3 mois de cycles réguliers, j’ai arrêté d’avoir mes règles. Je n’étais pas enceinte, mais je me suis vite rendu compte que quelque chose clochait; je me suis mise à faire de l’acné sévère (encore plus qu’à l’adolescence), j’étais déprimée, fatiguée à l’extrême, je prenais du poids à vue d’œil, j’étais enflée de partout et j’avais toujours très mal dans le bas du ventre. Les symptômes sont tous arrivés exactement au même moment. Plusieurs consultations chez le médecin et tests plus tard, on a découvert que je faisais de l’hypothyroïdie, ce qui expliquait sans doute la majorité de mes symptômes. J’ai commencé à prendre du Synthroid et je me disais que tout rentrerait dans l’ordre.

Mes règles sont effectivement revenues après quelques semaines, mais très irrégulières, avec des cycles variant de 35 à 60 jours. Lorsque j’ai de nouveau rencontré le médecin pour faire un suivi de mon état (qui n’avait pas vraiment changé en plusieurs mois), mes prises de sang ont révélées un taux de testostérone anormal et un taux de résistance à l’insuline très élevé. On m’a dit que ce n’était rien de dramatique, qu’on devrait aller vérifier au niveau de mes ovaires et que je serais sans doute sujette à faire du diabète de grossesse une fois enceinte. C’est seulement quelques mois plus tard, lorsque j’ai finalement eu mon rendez-vous pour une échographie, que le technicien sur place m’a annoncé que j’avais le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). À ce moment-là, je ne savais pas du tout ce que c’était alors j’ai tout simplement retenu le nom. C’est lorsque j’ai fait mes propres recherches sur internet et que j’ai commencé à voir apparaitre le mot « infertilité » partout que j’ai paniqué pour la première fois. L’infertilité, ça toujours été ma pire crainte. On dirait que j’avais toujours pressenti que ça m’arriverait, juste parce qu’avoir des enfants a toujours été mon plus grand souhait. J’étais du genre à écouter des reportages sur le sujet et à me sentir interpellée, sans même savoir si j’allais un jour souffrir de ce problème. Oui, je sais, c’est négatif comme façon de penser. Mais là, ça me tombait dessus pour vrai et j’avais carrément l’impression qu’on venait de me scier les deux jambes. On était à ce moment-là au mois de septembre 2016, soit 1 an et demi après l’arrêt de la pilule.

Le meilleur « traitement » pour ce désordre hormonal, c’est de prendre la pilule contraceptive. Pas super pratique quand le but est de devenir enceinte, je vous l’accorde. Je devrais donc non seulement continuer d’endurer mes malaises et ma prise de poids constante, mais j’aurais surement besoin de prendre des hormones, ce qui en rajouterait une couche supplémentaire.

Suite au diagnostic, il n’était pas question pour moi de continuer d’attendre pour « rien », j’ai tout de suite demandé à prendre des hormones pour stimuler mon ovulation. Le médecin n’a pas voulu, on m’a dit que ce serait préférable d’attendre quelques mois de plus, en me suggérant de prendre ma température tous les matins à partir de maintenant, question d’éviter une hyperstimulation. Selon elle, il était possible que j’ovule malgré mes cycles hyper longs, même si les chances de tomber enceinte sont souvent réduites. Elle a toutefois augmenté ma dose de Synthroid, parce que les résultats de mes dernières prises de sang étaient limites et que j’étais toujours aussi fatiguée. Dans ma tête, tout ce que je voyais, c’était le temps filer à vive allure avec l’étiquette infertile collée à mon front. Je savais que les démarches, considérant le fait que je devais me rendre en fertilité pouvaient être longues et difficiles alors j’étais un peu découragée de ne pas pouvoir commencer le processus officiel immédiatement.

Pendant ce temps, je me posais sans cesse les mêmes questions. Vais-je pouvoir devenir maman un jour? Qu’est-ce qui nous attend? Chaque annonce de grossesse autour de moi me faisait un pincement.

Mon conjoint a toujours été très rassurant et compréhensif. Sauf que, nous vivions les choses différemment et je me rendais bien compte que les démarches ne seraient pas évidentes pour notre couple. Mon copain n’ayant pas encore passé de tests, on ne savait pas non plus si tout était beau de son côté. Bref, plusieurs questions demeuraient encore sans réponse.

Au moment où j’en avais le plus besoin, la vie m’a offert une grosse vague d’espoir : quelques semaines après avoir augmenté les hormones pour la glande thyroïde, je recommençais à avoir mes règles naturellement, avec des cycles à peu près réguliers. Ma température, bien que ma courbe ne fût pas très précise, indiquait qu’il y avait des bonnes chances que j’ovule. J’étais folle de joie. J’ai commencé à faire des tests en bandelettes à partir de ce moment-là et j’ai enfin pu comprendre mon corps et cibler les différentes périodes de mon cycle. J’ai accepté de me laisser encore un bon 6 mois avant de commencer les démarches en fertilité, parce soudainement, mon corps semblait vouloir me donner une petite chance.

C’est environ 3 mois plus tard, soit en janvier 2017 que le miracle s’est produit. Un tout petit être avait décidé de prendre place dans mon ventre. Quand on reçoit un diagnostic d’infertilité et qu’on tombe enceinte quelques mois plus tard, laissez-moi vous dire qu’on a beaucoup de mal à y croire. La nouvelle nous a paru irréelle pendant plusieurs mois et encore à ce jour, alors que bébé arrivera dans quelques semaines à peine, je n’arrive tout simplement pas à réaliser que c’est bien vrai.

Je me sens vraiment imposteur de parler d’infertilité aujourd’hui alors que j’ai à peine vécu les premières montagnes russes et que je ne me suis pas rendue en fertilité. Oui, le SOPK laisse des traces : j’ai 40 livres de plus (poids avant grossesse), je n’ai jamais eu autant d’acné et de problèmes de peau, mais j’ai la chance inouïe de porter la vie et ça, ça vaut plus que tout. Au moment où je répondais au questionnaire de Catherine l’automne dernier, la tête remplie de questionnements et d’émotions, j’étais loin de penser que lorsque viendrait le temps de publier mon témoignage, je serais enceinte d’un petit garçon. Sauf que, si ma courte histoire peut donner espoir à au moins une personne qui recevra le même diagnostic et qui pensera à ce moment-là que tout est perdu, je vais avoir réussi ma mission.

Pour la suite des choses, je continue de faire confiance en la vie, car je sais que tous les miracles sont désormais possibles.

Note : Cindy a accouché d’un magnifique petit garçon en santé au début du mois d’octobre.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.