Je suis en peine d’amitié.
Je suis en peine d’amitié.
De personne en particulier, mais de tout le monde en même temps.
De ce que je m’imaginais être la vie d’amie à presque 30 ans.
J’imaginais qu’on allait toutes être à la même place au même moment, comme dans le temps.
Qu’on allait toutes avoir des enfants et penser de la même façon tout le temps.
Qu’on allait se voir aussi souvent. Que nos enfants allaient jouer ensemble tout le temps et devenir amis eux aussi. Qu’on allait toutes être des »matantes », qu’on allait faire des soupers pis que les enfants allaient s’endormir collés dans le salon.
J’ai toujours pensé qu’en misant sur la qualité plutôt que la quantité j’allais être gagnante.
Mais la vérité c’est que je me sens pas mal toute seule.
Au quotidien.
Je m’ennuie de mes amies, qui ont leur vie. Avec ou sans copain, avec ou sans enfants.
On est tous devenus grands et la vie nous rattrape dans le détour.
Trop occupés.
Pour se donner des nouvelles, pour se tenir au courant des petits changements au jour le jour, qui fait que ça laisse un grand trou, un courant d’air, un petit frette. Qui fait que quand on se voit on en a trop à se raconter, donc on passe les coins ronds, on fait au plus simple.
Je m’ennuie de tout savoir, de tout partager.
Tout change, tout bouge.
Trop vite.
L’amitié c’est plus tant une priorité, sauf quand on a vraiment besoin d’un ami.
D’une meilleure amie.
Qui vient souper tous les vendredis.
On dirait que ça perd un peu son sens en grandissant, que les amis c’est jamais plus notre personne la plus importante avec l’âge. Et c’est bien comprenable, on fait pas notre vie avec un ami…
Heureusement il y a les nouveaux amis, ceux qu’on rencontre au travail, ceux qui apparaissent dans nos vies comme des petits bonheurs de magie.
Les amis de l’âge adulte. Qui font pas partie de nos plus vieux souvenirs, mais qui savent ce qu’on a mangé hier pour souper.
Les amis-collègues qui rendent nos journées un peu plus douces. Qui mettent un baume sur le cœur brisé d’amitié.
Les amis qu’on choisi moins émotivement, mais plus simplement.
On a pas le temps de perdre de temps rendu à 30 ans.
Je suis en peine d’amitié, nostalgique des »belles années ». Celles du début de l’âge adulte.
Les belles années de l’amitié.
Author: l’Emmèredeuse
L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.
C’est vraiment bien écrit et tellement vrai …merci de partager ta richesse, ton talent finalement ta merveilleuse plume
Super poème tres touchant
Mon dieu. J’aurais aimé écrire ce texte qui exprime parfaitement ce que je pense, ce que je ressens. Je suis aussi en peine d’amitié depuis longtemps, car mes 30 ans sont quand même un peu loin derrière moi! Je n’ai jamais perdu quelqu’un de très proche de moi, mais j’ai tout de même dû faire 2 grands deuils dans ma jeune vie : celui de l’amitié et celui de la famille. Heureusement, comme vous, j’ai aujourd’hui de nouvelles amitiés qui sont riches, belles, simples, remplies de spontanéité, et ma petite famille composée de trois êtres extrêmement précieux qui me comblent de bonheur. Il y a une vie merveilleuse, même lorsque nos rêves sont quelque peu déformés. C’est juste différent, et cela peut être aussi parfait dans son imperfection!
Merci pour vos mots d’une justesse qui ont suscité en moi des émotions.
Très beau texte. Ça fait réfléchir mercredi!
Les peines d’amitié font mal… J’ai toujours pensé être une bonne amie. Mais à presque 40 ans, je me rends compte que je suis une amie, point. Pas meilleure, pas celle à qui on demande d’être fille d’honneur à son mariage, pas non plus celle à qui on demande d’être marraine de son enfant…. Ça me fait de la peine, car je croyais être tout cela pour quelques-unes… Mais j’apprends à apprécier les moments qui se présentent à moi, et j’essaie d’être une bonne amie, le temps que je suis encore l’amie…
Comprenable n’est pas un mot. Sinon, très beau texte
Excellent , les commentaires aussi . Très touchant et véridique .
J’aime beaucoup votre plume! C’est bien dit et en effet, la vie est ainsi faite.
Les vrais amis et amies sont rares au travail. Nous y avons de bons collègues, de bons complices, etc., mais à la retraite presque tout s’estompe.