Les nuits blanches d’une maman.

Il y a eu la première nuit blanche. Celle suivant ta naissance. Où je t’ai regardé pendant des heures. Petite merveille, j’étais incapable de détacher mes yeux de toi. Tu me regardais toi aussi. On s’est apprivoisé doucement. Je t’avais tant attendu. C’était la plus belle nuit de toute ma vie. J’étais ta maman. Enfin.

Puis il y a eu les nuits blanches, où tu ne voulais qu’être dans mes bras, qu’être rassuré. Je t’ai allaité. Je t’ai bercé doucement. J’ai lutté contre le sommeil. J’ai peut être pleuré un peu de fatigue. Mais j’étais heureuse. Tu étais là enfin, et je te promettais la plus belle vie du monde.

Il y a eu les nuits blanches de dents qui percent où je me sentais tellement impuissante et pendant lesquelles j’aurais voulu prendre toute ta douleur. On s’est promenés dans la maison des nuits de temps. Toi dans le porte bébé parce que j’avais peur que mes bras de maman fatiguée me lâchent.

Puis les nuits blanches de fièvre, où tu dormais sur moi dans le lazy boy. Où j’étais tellement inquiète et sur le qui vive. Un sac prêt, si jamais on devait partir à l’hôpital. Des fois, ça va vite la dégringolade. J’ai toujours eu tellement peur de te perdre mon petit chat.

Il y a eu des nuits blanches où je m’ennuyais trop de toi pour dormir. Parce que tu étais chez ton papa et que je te trouvais trop petit pour être loin de moi. Ça me faisait tellement mal, j’avais de la misère à respirer. Toi, mon petit garçon si précieux. L’amour de ma vie.

Il y a eu les nuits blanches avant ton entrée à la maternelle. Où j’angoissais à l’idée de te laisser partir dans le monde des grands. Mon bel amour qui avait tant besoin de jouer encore. Mon esprit libre, mon garçon a l’imagination débordante. J’avais peur que le moule qu’on allait t’imposer te change. J’avais peur que tu perdes un peu de ton étincelle. J’avais peur que les adultes qui allaient t’entourer ne mesure pas à quel point tu étais un petit garçon merveilleux.

Puis ça s’est calmé. Je nous faisais confiance. 

Jusqu’à cette dernière nuit blanche.

Je te trouvais différent dernièrement. Sensible. À fleur de peau. Je te trouvais fermé comme une petite huître qui se protège et je me suis remise à m’inquiéter. À penser à toi la nuit, à aller t’embrasser dans ton sommeil et à te chuchoter des mots doux.

Mon coeur de maman était inquiet.

Tu demandais plus de câlins. Encore toujours un dernier avant de faire dodo. 

Alors je te prenais dans mes bras. Et je te répétais à quel point j’étais fière de toi et que je t’aimais, au delà de tout ce qui était possible.

Et ce soir-là. Alors que je grattais ton dos pour t’endormir, tu m’as enfin parlé.

J’avais raison de m’inquiéter.

Le chagrin dans ton coeur était trop grand pour que tu le porte seul une journée de plus.

Et j’ai pleuré avec toi.

Parce que ce que je souhaite le plus au monde, c’est que tu sois heureux. C’est que tu affrontes chaque journée  avec confiance. Que tu sois fier de toi. Que tu te sentes libre d’être qui tu es. Parce que mon bébé, tu es parfait.

Je t’ai gardé longtemps dans mes bras, jusqu’à ce que ta respiration se calme. Et la mienne aussi,

Puis je t’ai amené dans mon lit. Pas question que tu dormes seul, comme quand tu étais petit et que tu faisais un mauvais rêve.

Maman est là. 

Tu as dormi dans mes bras, et moi j’ai pas fermé l’œil de la nuit.

J’embrassais le dessus de ta tête.

Je versais encore quelques larmes.

C’est pas la dernière nuit blanche que je vais passer. Je le sais très bien.

Toutes les mamans vont me comprendre.

Je ne cesserai jamais de m’inquiéter pour toi mon amour. 

On va faire équipe toi et moi. Je te laisserai jamais tomber.

Tu vas les trouver les amis qui vont voir à quel point tu es awesome. Parce que tu es le meilleur ami que quelqu’un peut rêver d’avoir. Je le sais moi, à quel point ton coeur est doux et beau. En attendant je suis là mon amour.

J’irais les passer avec toi tes recreations pour t’aider à construire tes forts dans lesquels personne veut jouer avec toi.

J’irais moi, manger mon lunch dans le chaos de ta cafétéria pour pas que tu passes un midi de plus seul.

J’aimerais ça pouvoir te défendre, dès que quelqu’un t’intimide. Les remettre à leur place.

Je veux plus jamais que tu aie mal.

Mais je peux pas. Et ça m’empêche de dormir.

Tu sais mon coeur, la seule chose que je peux faire, c’est de t’attendre chaque soir à la maison, et de t’offrir ce Safe Space. Cet endroit où tu peux te réfugier, où on va prendre soin de toi. Où tu peux reprendre tes forces.

Maman est là mon amour. Pour toujours.

Author: l’Emmèredeuse

L’emMÈREdeuse, c’est moi : Catherine.
Maman de deux (petits monstres) adorables garçons : Tom le dresseur de loups et Henri le Bébé Loup.
Je suis copropriétaire d’une famille recomposée remplie d’amour et de folie.
Ma plume prend parfois des chemins humoristiques, parfois des plus sérieux, mais toujours ceux de l’authenticité et de l’humilité.
Maman Louve à mes heures. Je partage avec vous les petits et grands moments de mon quotidien de maman.
De maman ben ordinaire.
Qui travaille à temps plein … Pis qui fait son gros possible.